Santé des rugbymen : 4 premières mesures adoptées

Publié le 05/07/2018

La Fédération française de rugby (FFR) et la Ligue nationale de rugby (LNR) ont adopté les quatre premières mesures destinées à renforcer la santé des joueurs professionnels en Top 14 et Pro D2. Cette décision fait suite à la présentation, le 29 mars dernier, par l’observatoire médical FFR-LNR, de 45 recommandations destinées à protéger la santé des rugbymen professionnels et amateurs.

« Nous avons choisi les mesures qui pouvaient être mises en place dès la saison 2018-2019 », note Dr Bernard Dusfour, président de la commission médicale de la LNR. L’organisation médicale quotidienne des clubs sera ainsi renforcée par la présence obligatoire d’un médecin à mi-temps et de deux kinésithérapeutes à plein temps. « Cela vaudra surtout pour les clubs du Top 14, ceux des grandes villes, mais pas pour ceux de la Pro D2, confrontés à la pénurie de médecins », précise Dr Dusfour.

Durant un match, « médecin et kinésithérapeute de chaque équipe seront désormais le long de la ligne de touche, de manière à être au plus près de l’action, explique Dr Dusfour. Ils pourront ainsi repérer plus facilement une commotion cérébrale ».

Par ailleurs, le carton bleu expérimenté avec succès dans le rugby amateur, en Fédéral 1, sera étendu au Top14 et à la Pro D2. « Lorsque l’arbitre, formé à la détection des commotions cérébrales, le montrera, cela déclenchera la sortie définitive du joueur du terrain. Ce dernier entrera alors dans le "protocole de prise en charge de la commotion cérébrale", des examens cliniques suivis si besoin d'un protocole de reprise du jeu par palier. » La FFR et la LNR espèrent ainsi réduire le nombre de commotions cérébrales dans le Top14, qui a connu sa première diminution au cours de la saison 2017-2018, passant de 103 cas en 2016-2017 à 91.

Enfin, « il sera désormais possible d’effectuer jusqu’à 12 remplacements au cours d’un match pour éviter que des blessés ne continuent à jouer. Nous ne voulons plus entendre de joueurs nous dire "Ça fait un quart d’heure que je tiens sur une jambe". Le rugby, ce n’est pas les jeux du cirque », appuie Dr Dusfour. Avec cette mesure, la FFR et la LNR assouplissent la règle « autant qu’on pouvait le faire sans provoquer de changement fondamental du règlement du rugby. Mais nous souhaitons aller plus loin ». Six mesures « qui demandent plus de temps » doivent encore être mises en place dans le rugby pro. Dès juillet, les discussions commenceront autour du fractionnement du temps de jeu du joueur qui permettrait de limiter davantage les blessures.


Source : lequotidiendumedecin.fr