Alors qu’on célébrait le 21 novembre le quarantième anniversaire de la discussion au Parlement de la loi autorisant l’IVG en France, la fameuse loi Veil, l’Ined dresse aujourd’hui un bilan de l’usage qu’en font les Françaises.
Alors qu’on aurait pu s’attendre à une augmentation du nombre d’IVG réalisées en France avec l’arrivée des méthodes médicamenteuses dès les années 1990, l’assouplissement en 2001 de l’accès aux mineures et aux femmes étrangères ainsi que le passage du délai légal de 10 à 12 semaines de grossesse, ou encore la gratuité de l’acte en 2013, le taux de recours à l’IVG est resté globalement stable au cours de toutes ces années avec environ 210 000 IVG par an. Ce qui signifie qu’à peu près 1,5 % des femmes y recourent chaque année.
Si le taux varie peu, certaines caractéristiques des femmes qui font cette demande évoluent au fil des années. L’âge moyen à l’IVG est passé de 28,4 ans en 1990 à 27,5 ans en 2011. La moitié des femmes ont moins de 26,5 ans contre 27,9 ans en 1990. Il augmente donc pour les femmes qui ont entre 18 et 25 ans et diminue aux âges supérieurs à partir de 25 ans. Ainsi, le profil type de la femme qui recourt à l’IVG en 2011 est celui d’une célibataire qui vit seule (52 %), qui travaille (52 %), sans enfant ou mère d’un enfant unique (deux fois sur trois). Dans 20% des cas, cette femme jeune est étudiante ou élève.
Les IVG se concentrent désormais dans la période de « jeunesse sexuelle », entre l’entrée dans la sexualité et la naissance du premier enfant, période qui s’allonge. Le recul des premières naissances, les conditions économiques plus précaires des femmes jeunes et la forte planification des naissances expliquent sans doute qu’elles soient plus souvent dans des situations où elles ne souhaitent pas mener à terme une grossesse non prévue. Les IVG restent précoces. Elles ont lieu en moyenne à 6,5 semaines de grossesse. Un accès plus rapide qui s’explique par la diffusion de la méthode médicamenteuse, qui représente 55 % des IVG en 2011, contre 36% en 2002.
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