SARS-CoV-2

Sévérité d'Omicron vs Delta : une différence moins marquée chez les plus âgés

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Publié le 15/03/2022

Crédit photo : GARO/PHANIE

S’il est particulièrement transmissible, le variant Omicron du SARS-CoV-2 est aussi réputé moins virulent que ses prédécesseurs. Une étude de cohorte conduite par Santé publique France nuance le propos en montrant que ce constat se vérifie moins chez les sujets les plus âgés, qui sont justement les plus à risque de formes graves.

Ce travail publié en préprint a comparé la sévérité des infections symptomatiques liées au variant Delta à celles dues à Omicron, via l’appariement des bases de données de surveillance SI-DEP (diagnostic virologique et présence ou non de symptôme), VAC-SI (statut vaccinal) et SI-VIC (données hospitalières). Les auteurs ont analysé la fréquence des évènements hospitaliers graves (admissions en service de réanimation ou en unité de soins critiques ou décès) observés entre le 6 décembre 2021 et le 28 janvier 2022 chez 184 364 patients Covid symptomatiques âgés de 18 ans et plus infectées soit par Omicron (92 182) soit par Delta (92 182).

Seulement 2 fois moins de risque de formes graves après 80 ans

Résultats : parmi ces sujets, le risque de connaître un évènement hospitalier grave était moins élevé pour les personnes infectées par Omicron que pour celles du même âge contaminées par Delta. « Cependant, cette différence entre les variants s’atténuait avec l’âge », souligne santé publique France. Ainsi, le risque était divisé par 9,1 chez les personnes de 40 à 64 ans infectées par Omicron, par 5,3 chez celles de 65 à 80 ans et seulement par 2 chez les 80 ans et plus.

Par ailleurs, le risque d’évènement grave augmentait fortement avec l’âge et en cas de comorbidité. « Par exemple, chez les personnes de 40 à 64 ans, la présence de comorbidité à très haut risque était associée à un risque d’évènement grave 4,2 fois supérieur à celui des personnes n’en présentant aucune », illustre Santé publique France. Il était également deux fois plus élevé chez les hommes que chez les femmes.

Ce travail confirme en outre le bénéfice lié à la vaccination. Indépendamment du variant en cause, le risque d’évènement grave était plus élevé chez les sujets non vaccinés que chez les primo-vaccinés, (risque 6,9 fois plus élevé chez les 40-64 ans). Chez les personnes de 80 ans et plus infectées par Omicron, le rappel était associé à une meilleure protection, avec un risque d’événement grave 3,7 fois inférieur à celui des primo-vaccinés.

Ainsi, « les personnes âgées ont un risque plus élevé d'événements hospitaliers graves suite à une infection par Omicron que les sujets plus jeunes », résument les auteurs.

Dans ces populations, « la protection vaccinale est donc essentielle », concluent-ils alors que le gouvernement vient justement de préconiser une 4e dose pour les plus de 80 ans.


Source : lequotidiendumedecin.fr