SFPO : "Nous demandons un choc de simplification pour le remboursement des médicaments anticancéreux"

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Publié le 02/05/2017
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Jean-François Tournamille, trésorier de la Société française de pharmacie oncologique

Six propositions concrètes de la SFPO

1. Nous demandons la création d’une prestation obligatoire de mise en place des conciliations médicamenteuses, des consultations pharmaceutiques et du suivi des chimiothérapies. Le suivi de ces dernières pourrait être effectué soit par les pharmaciens hospitaliers, soit par les pharmaciens officinaux spécialisés en oncologie. Les chimiothérapies injectables à domicile ne sont pas suffisamment encadrées non plus. Elle le sont parfois au niveau régional. Enfin, l'encadrement et la clarification des circuits de dispensation des chimiothérapies orales permettrait une meilleure utilisation en ambulatoire. De plus en plus nombreuses, elles mettent parfois en difficultés les officinaux qui sont moins spécialisés et moins formés que les spécialistes hospitaliers en pharmacie oncologique.

2. Nous demandons la reconnaissance de la spécialité de pharmacie oncologique et l'autorisation des pharmaciens formés à prescrire, comme cela se passe déjà au Royaume-Uni.

3. Nous souhaitons le renforcement de l’Institut national du cancer (Inca) ou de ses liens avec les sociétés savantes pour fédérer et standardiser les conduites à tenir (CAT), comme cela se passe dans le système canadien. Comme par exemple les CAT à tenir en cas de prescription hors AMM ou en cas de rupture et de nécessité de switch ou d’adaptation de protocole. Enfin, dernier souhait, la mise en commun d'éléments standards serait souhaitable via des bases de donnée uniques et communicantes de référentiels de bon usage, de référentiels métiers, de protocoles de chimiothérapie. Rien n'est harmonisé pour l'instant à ce niveau.

4. Nous demandons un choc de simplification pour le remboursement des médicaments. Ce secteur est devenu une véritable usine à gaz (article 48, dispositifs pérennes, avant l'AMM, après l'AMM, régimes d'ATU de cohorte, régimes d'ATU nominative, etc). Les référentiels de l'Inca avaient eu le mérite de tout mettre à plat. Cela n'avait pas réduit pour autant réduit les utilisations hors AMM. Nous ne pouvons plus absorber les coûts des médicaments lorsqu'ils ne sont pas pris en charge. Les patients ne sont pas traités de manière uniforme en fonction du centre où ils sont reçus.

5. Nous proposons la création et/ou le soutien de maisons de santé (avec spécialisation oncologique) incluant une pharmacie. Dans le cas où il y aurait des maisons de santé spécialisées avec un label oncologie, elles pourraient prendre en charge les chimiothérapies à domicile et orales et faire le lien entre l'hôpital et la ville. Aucun référent en ville n'est compétent pour créer ce lien.

6. Il faut rendre obligatoire la traçabilité et le marquage au flacon. C'est obligatoire sur les conditionnements secondaires depuis 2011. Or dans toute unité de préparation de chimiothérapies, nous sommes contraints de retirer les boîtes qui ne sont pas autorisées dans nos environnements de travail sans particules (Zones d’atmosphère controlée ou Zac).

 


Source : Décision Santé: 307