« Si l'on veut augmenter les remboursements, il faut agir aussi sur les prix », prévient le patron de la Mutualité

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Publié le 29/05/2017
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Crédit photo : S. Toubon

Le président de la Mutualité française, Thierry Beaudet, invite le gouvernement à ouvrir une négociation avec tous les acteurs concernés sur l'objectif de « reste à charge zéro » en optique, dentaire et audioprothèse affiché par Emmanuel Macron. « Il va falloir définir très précisément ce sur quoi portera le reste à charge zéro et quelle sera la population visée », déclare Thierry Beaudet dans un entretien à « l'Opinion », paru vendredi.

« À mon avis, il ne concernera pas tous les postes d'optique, dentaire et audioprothèse, pas plus qu'il ne couvrira l'ensemble de la population », a-t-il avancé, rappelant que le montant non pris en charge par l'assurance-maladie et les complémentaires représentait 4,4 milliards d'euros par an pour ces trois postes. 

Le patron de la FNMF souhaite également être associé à la négociation des trois nouveaux contrats types de complémentaire santé annoncés par Emmanuel Macron. Il prévient cependant : ces contrats types ne doivent pas devenir une « couche réglementaire et administrative trop lourde ». « Nous voulons sortir de notre rôle de payeur aveugle et pouvoir dialoguer davantage avec les professionnels de santé », poursuit Thierry Beaudet.

Effets inflationnistes

Selon le président de la Mutualité, les pouvoirs publics devront agir sur plusieurs paramètres pour réduire le ticket modérateur. « Laisser entendre qu'il suffit d'augmenter les remboursements des organismes complémentaires, à tarif inchangé, est une erreur de jugement, assure Thierry Beaudet. La hausse des remboursements par les complémentaires santé a forcément un impact sur les tarifs. »

« Si l'on veut augmenter les remboursements, il faut agir aussi sur les prix des lunettes et des audioprothèses. Notre expérience montre que chaque fois que les tarifs sont libres, toute hausse des remboursements entraîne des effets inflationnistes », affirme Thierry Beaudet, pour qui les réseaux de soins sont « utiles mais insuffisants » pour réaliser les économies attendues.


Source : lequotidiendumedecin.fr