Un soulagement a été obtenu dans des essais

Stimulation magnétique transcrânienne contre migraine avec aura

Publié le 17/12/2010
Article réservé aux abonnés

DEPUIS DIX ANS, l’évaluation de l’intérêt thérapeutique de la stimulation magnétique transcrânienne répétée fait l’objet d’un intérêt croissant. Cette technique est fondée sur le principe du courant d’induction. Elle pourrait constituer une méthode thérapeutique antidépressive et, peut-être, une alternative à l’électroconvulsivothérapie (1). Mais R. B. Lipton et coll. ont eu l’idée de tenter de soulager les crises migraineuses de cette manière (2). Ils ont eu recours à un appareil portable, à pulsations uniques, baptisé sTMS (pour single Pulse transcranial Magnetic Stimulation). Dans cet essai randomisé à double insu avec groupes parallèles, le placebo était un appareil identique, mais ne distribuant pas de signaux magnétiques. Le traitement de fond de la migraine était autorisé, les médicaments visant à enrayer la crise étaient interdits.

Les patients appliquaient l’appareil sous l’occiput et déclenchaient deux pulsations à 30 secondes d’intervalle, le plus tôt possible, dès le début de l’aura, avant la 60e minute.

Une disparition de la douleur en 2 heures a été constatée dans 39 % des cas sous traitement actif contre 22 % en cas de stimulation factice. Le bénéfice du traitement s’est maintenu à 24 et 48 heures. Une étude de non-infériorité a été réalisée sur les signes d’accompagnement.

Au cours de la migraine, une dépression au niveau cortical dépolarise les nocicepteurs méningés et crée la céphalée. Les stimulations transcrâniennes brisent cette onde de dépolarisation.

(1) Brunelin J, et coll. Efficacité de la stimulation magnétique transcrânienne (rTMS) dans le traitement de la dépression : revue de la littérature. Encéphale 2007 ; 33 (2) : 126-34.

(2) Lipton RB, et coll. Single-pulse transcranial magnetic stimulation for acute treatment of migraine with aura: a randomised, double-blind, parallel-group, sham-controlled trial. Lancet Neurol 2010 ; 9 (4) : 373-80.

Dr G. BO.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8879