Succès d'une thérapie génique sur un modèle animal de cancer du pancréas

Publié le 03/01/2001
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Le cancer du pancréas, 5e cause de décès par cancer dans les pays occidentaux, conserve un pronostic effroyable du fait d'un envahissement tumoral rapide par voie lymphatique et nerveuse (moins de 3,5 % de survie à cinq ans). Par conséquent, le rationnel de la thérapie génique susceptible de traiter ce cancer est de transférer un gène capable de s'opposer à la prolifération et à la dissémination des cellules cancéreuses.
Des essais encourageants ont été menés sur un modèle animal de cancer du pancréas induit par une technique d'allogreffe orthotopique d'une lignée cancéreuse. Le cancer ainsi obtenu chez le hamster doré de Syrie présente les mêmes caractéristiques cliniques et génétiques que le cancer du pancréas chez l'homme. Après implantation de 300 000 cellules cancéreuses dans la queue du pancréas, la tumeur se développe en treize jours avec métastases spléniques, ganglionnaires, péritonéales et hépatiques.
Le gène sst2 du récepteur de la somatostatine est un bon candidat à la thérapie génique. En effet, la somatostatine est un peptide ubiquitaire connu pour inhiber différentes fonctions cellulaires (sécrétions exocrines et endocrines...) et pour exercer un effet antiprolifératif sur de nombreuses cellules normales et cancéreuses. Le gène sst2 a, par conséquent, été introduit par transfection dans 25 % des cellules tumorales pancréatiques de l'animal, aboutissant à une allogreffe tumorale mixte constituée de cellules sauvages et de cellules mutées. Chez ces animaux, en comparaison des témoins porteurs de 100 % de cellules sauvages, l'introduction du gène a permis une diminution significative de la croissance des cellules tumorales et de leur dissémination métastatique. Ces résultats prouvent l'induction d'un effet antioncogénique de la tumeur primitive et inhibiteur sur la diffusion à distance. Ce dernier phénomène pourrait résulter de l'augmentation des molécules d'adhésion des cellules liées à l'activité du gène sst2 qui empêcheraient leur migration.

Dr C. D.

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6828