Thèse de Souad Sediri - Faculté de médecine de Lille

Syndrome d'apnées du sommeil chez les femmes ménopausées à risque cardiovasculaire

Publié le 10/01/2017
thèse

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Le syndrome d’apnées du sommeil (SAS) est un facteur de risque cardiovasculaire reconnu. Chez la femme, sa fréquence augmente au moment de la ménopause. La présentation clinique féminine du SAS est atypique, à l’origine d’un retard diagnostic. L’objectif principal de l’étude a été d’étudier le SAS chez les femmes ménopausées à risque cardiovasculaire élevé à très élevé selon la stratification américaine spécifique de la femme.

Méthode. C'est une étude observationnelle rétrospective, sur une population de 91 patientes ménopausées hospitalisées pour un bilan programmé dans le centre d’excellence d’HTA-vasculaire au CHU de Lille entre le 1er janvier 2013 et le 1er janvier 2015. Toutes les femmes incluses ont eu un dépistage de syndrome d’apnées du sommeil (SAS) par polygraphie ventilatoire ou polysomnographie. Les caractéristiques démographiques, antécédents, facteurs de risque cardiovasculaire (RCV) et réponses aux autoquestionnaires de dépistage du SAS ont été étudiés. Le diagnostic de SAS était posé devant un index apnées/hypopnées (IAH) > 5 (recommandations françaises).

Résultats. Le diagnostic de SAS était confirmé chez 73 % des patientes. La sévérité du SAS était stratifiée en fonction de l’IAH en SAS léger (5 < IAH < 15) [41 %], modéré (15 < IAH < 30) [15 %] ou sévère (IAH > 30) [24 %]. Dans un cas sur 5, l’IAH était non renseigné. Parmi ces SAS, un sur deux relevait d’un appareillage par pression positive continue. Chez les patientes ayant un SAS modéré à sévère et/ou appareillé, l’absence de baisse de la pression artérielle (PA) nocturne était retrouvée dans 49 % des cas pour la pression systolique et dans 22 % des cas pour la pression diastolique. Les patientes à « très haut RCV » selon la classification de l’American Heart Association (AHA) avaient plus souvent un SAS (OR = 4,3, p = 0,0012). Il n’y avait pas d’autre différence significative retrouvée sur les autres variables étudiées, en particulier l’ancienneté de la ménopause.

Conclusion. Les patientes ménopausées à RCV élevé à très élevé sont donc à très haut risque de SAS. Il est nécessaire d’utiliser la stratification dédiée du RCV chez ces patientes pour cibler prioritairement les femmes relevant d’un dépistage du SAS, en s’aidant aussi de la mesure ambulatoire de PA sur 24 heures pour la PA nocturne. Les autoquestionnaires de dépistage, pas assez discriminants chez la femme, devront être adaptés à leurs spécificités cliniques. Ce sera un des objectifs à court terme du parcours de santé Cœur- artères-femmes, au CHU de Lille.

Thèse soutenue le 6 juin 2016 à la faculté de médecine de Lille

Souad Sediri

Source : lequotidiendumedecin.fr