Dans le Montana, le tabac a été interdit pendant six mois à titre expérimental dans la région d'Helena, environ 65 000 habitants. Résultat : l'hôpital régional a constaté une baisse de près de 60 % des admissions pour attaque cardiaque.
L'étude, première du genre, a été présentée hier à la réunion de l'American College of Cardiology, à Chicago. Le Dr Richard P. Sargent et ses confrères ont comparé les chiffres de la période « tabac interdit » avec ceux des quatre années précédentes, en tenant compte des différences climatiques. En temps ordinaire, un peu moins de 7 victimes d'infarctus sont admises chaque mois à l'hôpital. Pendant la période sans tabac, ce chiffre est passé à moins de 4 par mois. Le nombre d'admissions de patients victimes d'infarctus venant de l'extérieur de la région d'Helena n'a en revanche pas varié.
Pour les auteurs, c'est la première fois que l'on a la preuve clinique que l'interdiction du tabac ne protège pas seulement à long terme des problèmes cardiaques (le risque diminue de moitié un an après l'arrêt du tabac), mais aussi prévient rapidement la survenue d'infarctus. Ils attribuent cette baisse à l'élimination des effets rapides du tabagisme passif sur les plaquettes et les coronaires. « Protéger les gens de l'intoxication par le tabagisme passif ne rend pas seulement la vie plus agréable ; cela sauve immédiatement des vies », insiste le Pr Stanton Glantz, chercheur à l'université de Californie et autorité en matière de statistique.
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