Cancer du poumon

Toujours plus de cibles moléculaires

Publié le 14/09/2015
Article réservé aux abonnés

Le cabozantinib (C) est un inhibiteur de tyrosine kinase ayant une activité anti-MET, anti-angiogénique, et anti-RET. Il a été testé dans un essai de phase II en comparaison ou en association à l’anti-EGFR erlotinib (E) chez les patients atteints d’un adénocarcinome pulmonaire sans mutation EGFR (1). Au total, 115 patients étaient repartis en 3 bras : 39 étaient traités par erlotinib (150 mg), 39 par cabozantinib (60 mg) et 37 par l’association cabozantinib (40 mg) erlotinib (150 mg). L’objectif primaire était la survie sans progression (SSP), pour laquelle l’étude a montré un avantage : SSP médiane de 1,9, 3,9 et 4,1 mois pour les groupes E, C et E+C respectivement. HR = 0,33 ; p = 0,0002 ; IC80 [0,22 – 0,49] pour la comparaison C vs E et HR = 0,31 ; p = 0,0002 ; IC80 [0,21 – 0,46] pour la comparaison E+C vs E.

De la même manière, un bénéfice en survie globale était retrouvé : en médiane, 4, 9,2 et 13,3 mois dans les groupes E, C et E+C respectivement. HR = 0,59 ; p = 0,03 ; IC80 [0,42–0,84] pour la comparaison C vs E et HR = 0,44 ; p = 0,004 ; IC80 [0,3 – 0,66] pour la comparaison E+C vs E.

Le cabozantinib a également été à l’affiche pour son activité anti-RET, même s’il cible cette voie de façon non spécifique. Vingt patients présentant un adénocarcinome métastatique avec réarrangement RET ont été traités par cabozantinib (60 mg par jour) et 18 ont pu être évalués (2). Parmi eux, 5 ont eu une réponse partielle (ORR : 28 %) et 13 une stabilité tumorale (72 %). La médiane de survie sans progression était de 7 mois et la survie médiane était non atteinte lors de la présentation de l’étude.

Enfin, la voie BRAF a été à l’honneur pendant l’ASCO 2015 avec une étude de phase II étudiant l’association de l’anti-BRAF dabrafenib, avec l’anti-MEK trametinib. Cette étude conduite chez 33 patients (24 pour l’évaluation de l’efficacité) a montré des résultats très encourageants chez les patients avec un adénocarcinome bronchique métastatique muté BRAF-V600E (ORR de 63 %, et taux de contrôle de la maladie à 12 semaines de 88 %) au prix d’une toxicité acceptable (3).

Commentaire du Dr Édouard Auclin*

* Pour l’AERIO, Association d’Enseignement et de Recherche des Internes d’Oncologie. Oncologie digestive, service du Pr Taïeb, hôpital européen Georges Pompidou, Paris

(1) ASCO 2015. Joel W Neal. Abs 8003

(2) ibid. Alexander E Drilon. 8007

(3) ibid. David Planchard. 8006

(4) ibid. Jean-Charles Soria, et al. 8002

(5) ibid. Luis Paz-Ares, et al. LBA109


Source : Congrès spécialiste