Le plan national AVC 2010-2014

Un bilan globalement positif

Publié le 30/06/2014
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« Le plan AVC (2010-2014) a eu incontestablement un effet positif, notamment sur la structuration de la prise en charge sur l’ensemble du territoire. L’impulsion, donnée au niveau national par le ministère, a été décisive et il serait souhaitable que la dynamique ainsi engagée puisse être poursuivie », explique le Pr François Chollet, président de la Société française neurovasculaire (SFNV) et responsable de l’unité neurovasculaire du CHU de Toulouse.

Présenté en avril 2010, ce plan affichait plusieurs objectifs : améliorer la prévention et l’information de la population sur l’AVC ; développer la formation des professionnels ou assurer la promotion de la recherche. Mais la mesure la plus marquante a été la montée en charge des Unités neurovasculaires (UNV) pour assurer une couverture homogène des soins en urgence sur l’ensemble du territoire. « L’objectif était que 140 UNV puissent être opérationnelles à l’échéance du plan. Ce maillage du territoire comporte certes encore quelques imperfections. Dans certains endroits, les patients restent encore un peu éloignés de l’UNV. Mais globalement, le bilan est quand même très positif », estime le Pr Chollet, en soulignant l’intérêt de ces UNV. « Il a été démontré qu’elles permettaient de réduire la morbimortalité d’environ 20 %, notamment grâce à l’augmentation du nombre de thrombolyses réalisées en phase aiguë ».

La mise en place des UNV a aussi favorisé un meilleur accès à l’imagerie. « Là encore, tout n’est pas encore parfait mais dans beaucoup d’endroits, les délais d’accès au scanner et à l’IRM se sont réduits, souligne le Pr Chollet, en insistant sur l’importance du rôle joué par les animateurs de filières. Il s’agit de professionnels (neurologues, généralistes, cadres de santé…) qui sont chargés de voir comment fonctionnent les filières de soins au niveau régional, que ce soit en amont (SAMU-centre15, transports préhospitaliers…) qu’en aval (service de soins de suite). C’est quelque chose de très important. Pour éviter que les UNV ne soient embouteillées, il faut par exemple s’assurer qu’une fois passée la phase aiguë, les patients puissent rentrer chez eux ou être orientés vers un service de soins de suite ou de rééducation ».

Pour l’avenir, le Pr Chollet souligne notamment la nécessité de développer des liens plus étroits avec les généralistes via la constitution de réseaux ville-hôpital. « La structuration, qui a été instaurée à l’hôpital, doit s’étendre à la médecine de ville avec l’animation de filières de soins bien organisées. Là encore, c’est essentiel que les patients, à la sortie de l’UNV, puissent s’appuyer sur leur généraliste pour gérer la suite avec la prise en charge d’éventuelles séquelles, le maintien du traitement ou la gestion des facteurs de risques… ».

D’après un entretien avec le Pr François Chollet, président de la Société française neurovasculaire (SFNV) et responsable de l’unité neurovasculaire du CHU de Toulouse.

Antoine Dalat

Source : Bilan spécialistes