Les pilules de 3e génération, utilisées par près de 2 millions de femmes, ne seront plus remboursées en septembre 2013. Marisol Touraine a suivi l’avis de la Haute Autorité de santé (HAS) qui relevait un sur-risque de complications thrombo-veineuses.
Les réactions des médecins vont de l’agacement à la colère. « C’est un mauvais coup fait aux femmes : elles doivent avoir le choix le plus large », commente le Pr Israël Nisand, du CHU de Strasbourg. Il dénonce des « économies de bout de chandelle » fondées sur des études scientifiques incomplètes. « Le risque thromboembolique est multiplié par 4 avec la deuxième génération, 40 avec la troisième, mais 60 lors d’une grossesse », poursuit le Dr Letombe, qui se dit « attérée ». « On ne peut pas dire que la 3e génération n’a aucun intérêt de santé publique : elle est utile quand la 2e, prescrite en première intention, n’est pas supportée » affirme-t-elle. Sa crainte : voir le nombre d’interruptions volontaires de grossesse exploser.
Au planning familial et à l’Association française pour la contraception (AFC), on dénonce la restriction de la liberté des femmes. « Il faut rembourser toutes les méthodes : il ne faut pas que l’aspect financier influence le choix », demande Élisabeth Aubeny, présidente de l’AFC*. « L’accessibilité doit se faire sans discrimination : nous voyons beaucoup de femmes qui se font prescrire des méthodes non-remboursées, et n’osent pas le dire à leur médecin », témoigne Véronique Séhier, responsable de la commission contraception au Planning.
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