La place du référent en antibiothérapie désormais renforcée

Un maillon indispensable de la lutte contre l’antibiorésistance

Publié le 13/02/2014
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Crédit photo : BSIP

En mai 2002, une circulaire ministérielle recommandait la nomination dans chaque établissement de santé d’un médecin référent clinicien, reconnu pour ses compétences dans le domaine de l’antibiothérapie. Le contenu de cette circulaire était étayé par les travaux de la conférence de consensus organisée deux mois plus tôt par la Société de pathologie infectieuse de langue francaise (SPILF).

Onze ans plus tard, la place du référent vient d’être renforcée par le décret du 20 septembre 2013 élargissant les missions des Commissions médicales d’établissement (CME) et organisant la politique du médicament. Ce décret comporte un chapitre sur le bon usage des antibiotiques. Il indique que les établissements de santé doivent se doter d’un référent en antibiothérapie qui « assiste la CME dans la proposition des actions de bon usage des antibiotiques et l’élaboration des indicateurs de suivi de mise en œuvre de ces mesures et organise le conseil thérapeutique et diagnostique dans l’établissement. Une même personne peut assurer cette fonction au sein de plusieurs établissements de santé dans le cadre d’une action de coopération ».

Pharmacien-Microbiologiste

Le référent travaille en coordination avec un pharmacien et un microbiologiste, qui animent ensemble le comité anti-infectieux, notamment afin de confronter les données de consommation des antibiotiques à la résistance des bactéries. Lesindicateurs d’activité sont répertoriés au sein de l’indice composite de bon usage des antibiotiques (ICATB), dont la seconde version est opérationnelle. Parmi les dix critères de cet indicateur, un item valorise le temps dédié au référent sous forme d’un ratio temps de référent (en équivalent temps plein [ETP]) sur nombre de lits : 0,3 ETP/400 lits en Médecine, chirurgie, gynécologie-obstétrique (MCO) et 0,1 ETP/400 lits en Soins de Suite et de Réadaptation (SSR), soins de longue durée (SLD), ou psychiatrie.

Cela devrait stimuler les établissements à consacrer un temps médical dédié à la politique antibiotique, ainsi que l’élaboration de conventions entre établissements selon leur disponibilité en compétences infectiologiques.

Rendez-vous le 11 juin 2014

Le cadre réglementaire est ainsi mieux précisé, et nul ne doute que celui-ci va permettre renforcer les initiatives et les actions déjà engagées par de nombreux établissements depuis plusieurs années, à l’échelon local ou régional et dans le cadre de réseaux. L’organisation, par la SPILF, chaque année depuis 2006 à Bordeaux, d’une journée de formation dédiée aux référents, en est le témoin. La 9e journée programmée le mercredi 11 juin 2014, en amont des JNI à Bordeaux, comportera trois présentations en séance plénière et six ateliers d’échanges d’expériences. Toutes les initiatives concernant la juste utilisation des antibiotiques méritent d’être valorisées et partagées.

Service des maladies infectieuses, CHRU Brest.

Décret n° 2013-841 du 20 septembre 2013 modifiant les dispositions relatives à la commission médicale d’établissement et aux transformations des établissements publics de santé et à la politique du médicament dans les établissements de santé. Journal Officiel de la République Française n° 0221 du 22 septembre 2013, page 15814.

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exergue

Le cadre réglementaire est mieux précisé, cela va renforcer les les actions déjà engagées

Dr Bernard Garo

Source : Bilan spécialistes