Quelle mouche a donc piqué Alain Françon pour décider après l'une des plus brillantes carrières du théâtre français et des plus audacieuses de monter Le Misanthrope? Certes le spectateur d'aujourd'hui entend bien l'écho entre la société de Cour sous le Roi Soleil et celle de notre monde jupitérien. Nous aurions tous nos raisons de fuir le monde et ses hypocrisies. Mais après deux heures de spectacle, on ignore encore les motifs ou l'urgence qui ont motivé Alain Françon à mettre en scène ce chef d'oeuvre de Molière si souvent représenté sur les scènes françaises. Quelle est sa lecture de la pièce? Certes le spectacle est impeccable, trop peut-être à l'exception d'une Célimène, bonne élève mais qui ne rend pas justice à la complexité du personnage. Pourquoi par exemple avoir gommé la férocité de Molière dans la scène des "petits marquis", tableau fameux d'une pseudo-élite bling-bling, comme on disait encore dans les années 2000? Demeure la composition mezza voce de Domnique Valadié qui adopte au moins un parti-pris, celui du refus de l'hystérisation d'un rôle et en renouvelle l'interprétation. Par ailleurs, on prend toujours autant de plaisir à écouter la langue de Molière.
Théâtre de la Ville, espace Pierre Cardin jusqu'au 12 octobre 2019.
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