Le test Ebola actuel par PCR n'est pas facile à utiliser faute d'infrastructure adaptée et de personnel. Des chercheurs américains présentent dans « Science Translational Medicine » une nouvelle méthode diagnostique rapide, simple et discriminante.
Alors que sévissent dans ces régions des maladies endémiques fébriles à la symptomatologie proche, l'objectif de l'équipe de Kristin Weidemaier est de développer un test simple capable de détecter l'infection Ebola en la différenciant du paludisme et de la fièvre Lassa.
Un résultat en 30 minutes
Dans leurs travaux, le test développé s'est révélé capable de rendre un diagnostic en moins de 30 minutes (contre 3 à 4 heures avec la PCR) en recherchent simultanément les antigènes des trois maladies fébriles à partir d'un seul prélèvement de sang.
La technique utilisée repose sur une analyse des spectres lumineux à l'aide de la technologie dite « spectroscopie Raman exaltée de surface » (SRES), qui présente l'énorme avantage de pouvoir être réalisé à température ambiante et de ne pas avoir besoin d'étapes de lavages ni de manipulation type centrifugation.
Un test fiable
À partir de 190 échantillons prélevés lors de l'épidémie Ebola en Afrique de l'Ouest testés par PCR en 2014, et 396 testés pour P. falciparum (163 positifs et 233 négatifs), soit un total de 586 patients au Sénégal et en Guinée, ce nouveau test a affiché pour la détection d'Ebola une sensibilité de 90,0 % et une spécificité de 97,9 %, et pour celle du paludisme une sensibilité de 100 % et une spécificité de 99,6 %. Quant à la fièvre Lassa, l'incidence attendue était minimale en l'absence d'épidémie et tous les échantillons étaient considérés comme de vrais négatifs à ce virus.
Outre sa rapidité et le moindre besoin de manipulation, le test présente l'avantage d'être réalisable au chevet du patient, « simplifiant la logistique et les questions de biosécurité lors du transport d'échantillon », écrivent les auteurs. Même si des évaluations complémentaires sont encore nécessaires, la technologie SRES présente un potentiel très intéressant comme outil de tri et d'identification des co-infections en contexte épidémique Ebola.
Sci. Transl. Med. Sebba D. et al. 10, eaat0944(2018). Publié le 12 décembre 2018.
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