Un pédiatre écope d'un avertissement ordinal pour non-déclaration de ses liens d'intérêts

C'est une sanction disciplinaire lourde de symbole. Pour la première fois, un médecin interrogé dans les médias grand public se voit infliger un « avertissement » par la chambre disciplinaire de première instance d'Ile-de-France de l'Ordre des médecins pour avoir omis de déclarer oralement son lien d'intérêt avec l'industrie pharmaceutique.

L'association E3M (Entraide aux malades de myofasciite à macrophages) est à l’origine de la plainte contre le Dr Robert Cohen, pédiatre à Saint-Maur (Val-de-Marne). Cette association, qui milite pour le retour de vaccins sans adjuvants aluminiques, reprochait au praticien d'avoir « tenu des propos mensongers sur les vaccins » à la radio et omis, donc, de déclarer oralement son lien d'intérêts avec l'industrie. 

Des liens d'intérêts « patents »

Interrogé le 9 février 2017 par deux radios nationales (France Info puis RTL), dans le cadre du débat sur la nécessité de mettre en cohérence la nouvelle vaccination obligatoire et l'offre vaccinale, le pédiatre n'avait pas mentionné ses liens d'intérêts « qui sont patents » avec les fabricants de vaccins Pfizer, GSK, Sanofi Pasteur MSD et Novartis, peut-on lire dans la décision ordinale.  

Or, selon l'article L4113-13 modifié par la loi de modernisation du système de santé, les médecins sont « tenus de faire connaître » leurs liens d'intérêts au public, y compris lorsqu'ils s'expriment « dans la presse écrite ou audiovisuelle ou par toute publication écrite ou en ligne ».

Le médecin s'est défendu en faisant valoir que « les propos qu'il a tenus sur la question de la vaccination ne sont pas le fruit d'une réflexion qui lui serait propre mais qu'ils sont confortés par des rapports et études scientifiques (...) ». Le médecin a aussi souligné qu'il n'a « jamais entendu personne déclarer de tels liens dans les domaines médicaux ou autres » sur les ondes, en particulier dans le cadre de formats aussi courts.