Le virus AAV2, fréquent dans la population générale et utilisé comme vecteur de thérapie génique, pourrait ne pas être si bénin qu’il en avait l’air. Ce virus de la famille des parvovirus, nécessitant la coïnfection avec un adénovirus pour se transmettre, pourrait être responsable de carcinomes hépatocellulaire, selon une étude française de l’Inserm publiée dans « Nature Genetics ».
L’équipe de Jean-Charles Nault a découvert la présence du virus dans un petit nombre de cas de carcinomes hépatocellulaires étudiés (n = 11/193). Le génome de ce virus s’est à chaque fois inséré à proximité d’un gène de développement des cancers, dont l’expression augmentait consécutivement.
Un appel à la vigilance
Dans neuf des 11 cas, la tumeur s’était développée sur un foie non-cirrhotique. Et surtout, dans 6 de ces cas, il n’y avait pas d’autre facteur de risque connu, le virus pourrait donc bien être une cause du cancer. De plus, les patients avec une tumeur positive à AAV2 étaient en moyenne plus jeunes.
Près de 30 à 50 % des individus présentent des anticorps anti-AAV2. Pour les chercheurs, il se pourrait que, de façon comparable à l’EBV, qui est peu fréquemment responsable de cancers rhinopharyngés ou de lymphomes de Burkitt, le virus AAV2 ne conduise que dans de rares cas au cancer. Quant au risque de cancer lié à l’utilisation d’un virus dérivé en thérapie génique, aucun cas n’a été rapporté. Ces résultats appellent néanmoins à la vigilance avec une surveillance spécifique à mettre en place.
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