Les problèmes de santé liés au manque d'activité physique quotidien ont représenté un coût de 67,5 milliards de dollars (61 milliards d'euros) en 2013 dans le monde, soit plus que le PIB d'un pays comme le Costa Rica, selon une étude du Lancet publiée jeudi.
Ce total se répartit en 53,8 milliards dollars de dépenses de santé et 13,7 milliards de dollars de perte de productivité.
Cette étude, qui porte sur 142 pays représentant 93% de la population mondiale, est la première à chiffrer le coût du fléau de la sédentarité. Elle fait partie d'une série d'articles publiés par le journal médical à la veille de l'ouverture des Jeux Olympiques à Rio, le 5 août.
Le coût réel pourrait être encore plus élevé, avertissent les auteurs car leur évaluation inclut uniquement les cinq grandes maladies associées à l'inactivité physique: maladie coronarienne, AVC, diabète de type 2 (le plus fréquent), cancer du sein et du colon.
Les montants ont été calculés en "dollars internationaux" - l'équivalent de ce qu'un dollar américain permettrait d'acheter aux États-Unis sur l'année considérée. Les pays riches supportent en proportion la plus large part du fardeau financier de l'inactivité (80,8% des coûts de soins de santé et 60,4% des coûts indirects). Pour les pays à revenu faible et moyen, le coût s'exprime principalement en termes de maladies et de morts prématurées.
Selon une deuxième étude publiée dans la même édition, il est possible d’annuler le risque accru de décès lié à une position assise huit heures par jour, en faisant au moins une heure d'exercice quotidien. La marche rapide à 5,6 km/h ou la pratique du vélo pour le plaisir à 16 km/h en sont des exemples.
L'OMS préconise au moins 150 minutes d'activité physique par semaine. Soit beaucoup moins que les 60 minutes quotidiennes recommandées dans l'étude, qui a analysé des données concernant plus d'un million de personnes. Or, 25% seulement des personnes environ pratiquent une heure ou plus d'activité physique par jour, d'après ces données.
Une heure d'activité physique par jour est l'idéal, mais si cela est ingérable, faire au moins un peu d'exercice quotidien peut aider à réduire le risque. Comme courir le matin, aller au travail en vélo ou encore faire une promenade à midi, suggère-t-il.
Face au fléau de la sédentarité, la réaction "a été beaucoup trop lente", constate pour sa part le professeur Jim Sallis de l'Université de Californie à San Diego (Californie, Etats-Unis), qui s'est penché sur les progrès enregistrés depuis les Jeux olympiques de 2012 dans ce numéro du Lancet. "Les financements restent insuffisants car le problème de l'activité physique n'est pas pris suffisamment au sérieux", déplorent les Dr Richard Horton et Pam Das, rédacteurs en chef du journal médical.
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