Une étude juge plus rentable pour la Sécu de mieux rembourser les prothèses auditives

Publié le 23/03/2016
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Crédit photo : VOISIN/PHANIE

Le remboursement des audioprothèses sera-t-il bientôt réévalué ? Voilà des mois que l’UNSAF, le syndicat national des audioprot-thésistes réclame à la cnamts l’ouverture de négociations tarifaires en ce sens. Il faut dire que le reste à charge demeure en France très élevé sur ce segment du système de soins : alors que le coût moyen d’équipement d’une oreille est de 1500 €, la prise en charge par la Sécurité sociale se limite à 8% pour environ 30% remboursé par les complémentaires et donc plus de 60% (environ 1000 euros) de la poche de l’assuré.

Dans ce contexte, et alors que les tarifs publics font du surplace, depuis des années, Luis Godinho, président de l’Unsaf, a fait état lors du dernier congrès de son organisation d’une réponse positive de la Cnamts pour engager à terme des discussions sur le coût des audioprothèses. Dans le but "d’améliorer la prise en charge de ces patients", "plusieurs pistes semblent pouvoir être explorées, notamment l’évolution de la LPP (liste des produits et prestations) déjà trop ancienne et inadaptée aux besoins et pratiques actuels," écrit en effet Nicolas Revel au président de l’UNSAF.

Autre élément à même de soutenir des évolutions tarifaires dans le secteur : pour la première fois, une étude de deux économistes a tenté un état des lieux de « l’impact économique du déficit auditif en France et dans les pays développés. » Jean de Kervasdoué et Laurence Hartmann estiment qu’à ce jour, seuls 2 millions sur les trois millions de personnes appareillables sont équipées. Or, leur étude, présentée au Congrès de l’UNAF il y a quelques jours, arrive à la conclusion que le coût de prise en charge d’un million d’assuré supplémentaire représenterait, étalé sur un suivi de 6 ans, 1,5 milliard d’euros, pour un coût évitable en termes de soins induits par le déficit auditif (chutes et fractures notamment) de 1,7 milliards d’euros sur la même période. En d’autres termes, pour les deux économistes du Cnam, « il couterait moins cher d’appareiller la population appareillable non  équipée que de ne pas l’appareiller, tout en générant des gains notables en qualité de vie. » 


Source : lequotidiendumedecin.fr