Une généraliste agressée à Nîmes, des médecins répondent par une journée « Santé morte »

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Publié le 26/04/2018
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Crédit photo : AFP

Une petite dizaine de généralistes de Nîmes fermeront leur cabinet ce vendredi 27 avril, après l’agression brutale d’une consœur lundi dernier, dans le quartier de Pissevin. Alors qu’elle se rendait chez un patient dans le cadre de la mise en place d’une HAD, cette jeune femme médecin a été insultée, brutalisée et rouée de coups à terre par un homme qui tentait de s’emparer de son sac à main. Admise aux urgences de la polyclinique du Grand Sud, elle a fait l’objet d’une ITT de 5 jours.

Cette agression a suscité une vague d’indignations au sein de la profession locale. Installé à Pissevin, le Dr Jean-Pierre Brunot a invité ses confrères à manifester leur solidarité à travers une journée « Santé morte ».

Le généraliste, également président de la CSMF du Gard, se sent d’autant plus concerné que la victime se rendait chez l’un de ses patients lors de l’agression. « On ferme notre cabinet une journée pour signifier notre ras-le-bol et interpeller la population sur la gravité de la situation », explique le médecin qui invite les habitants à réagir dans ces situations.

« Je comprends qu’il soit difficile de s’interposer, mais on ne peut plus être passif quand ça arrive sous nos yeux, comme cela s’est passé avec cette jeune généraliste, poursuit le Dr Brunot. Il faut lutter contre le sentiment d’impunité des agresseurs. »

Des soignants qui n'osent plus se rendre dans certains quartiers

Installé depuis plus de trente ans dans le quartier, le généraliste n’a jamais été agressé. Mais il constate une montée de la violence, qui ne vise pas spécialement les médecins, mais qui a des conséquences sur l’accès des soins à domicile. Face à ce sentiment d’insécurité, le SAMU ou certains confrères n’osent plus se rendre dans certaines zones, explique le Dr Brunot. Les patients aussi sont victimes de cette situation.

« Dans le cas de cette consœur agressée, le patient chez qui elle se rendait ne pourra pas bénéficier des soins palliatifs et c’est sa femme de 66 ans qui va devoir gérer l’affaire sans l’aide de personne. »

Pour le Dr Brunot, « Nîmes n’est pas pire qu’ailleurs du point de vue de la violence. Mais il faut à un moment dire stop. Cette journée Santé morte, c’est un moyen de le faire savoir. De faire en sorte qu’on en parle ».


Source : lequotidiendumedecin.fr