Henri Murger disait : « Le hasard est l’homme d’affaires du bon Dieu » ; avant lui, Théophile Gautier, pillant Chamfort, avait écrit : « Le hasard est le pseudonyme de la Providence » ; « hasard providentiel » est une formule dont les médecins auraient le droit de faire usage maintes fois.
En voici une preuve, prise dans les œuvres chirurgicales de Chassaignac :
« Un marin, âgé d’environ vingt ans, s’était luxé la cuisse. Deux mois après, A. Cooper tenta sans succès la réduction. Cornish, consulté au bout d’un an, déclara la déformation incurable. Il avait parfaitement constaté tous les signes d’une luxation iliaque et le malade marchait avec des béquilles. Quinze après, il le rencontra sans la plus légère claudication, et apprit de lui que cinq ans après l’accident, se rendant de Falmouth à Plymouth dans un petit bâtiment côtier, l’embarcation avait reçu une secousse pendant laquelle il avait été jeté à la mer. Au moment de sa chute, il entendit un fort craquement dans la hanche, et depuis ce moment il mit de côté ses béquilles et recouvra l’usage de son membre ».
J’ai en réserve bien d’autres histoires semblables ; je n’ai aujourd’hui ni assez de loisir – ni assez de place – pour les narrer. Je me borne à inviter les amateurs de curiosités curatives à lire les « Mémoires de l’Académie des Sciences » de 1752 ; ils trouveront dans ce recueil une observation du Dr Lieutaud, d’Aix-en-Provence, portant ce titre significatif : « Sur une maladie singulière, occasionnée par des chagrins en série et guérie par le bruit inattendu d’un coup de fusil ».
(« Paris Médical », 1911)
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