Une mise en garde internationale

DES CHERCHEURS internationaux se sont réunis pour statuer sur l’utilisation des cellules souches chez les personnes atteintes de sclérose en plaques et sur l’avenir de la recherche en la matière. À l’issue de leur réflexion, ils ont publié une déclaration de consensus (parue dans la revue «Nature Reviews Neurology», 6 mai 2010).

Les experts mettent en garde contre les « cliniques de cellules souches », marchands d’illusions qui vendent de faux espoirs de guérison. Dans certains pays européens se développent en effet des établissements qui, pour un prix prohibitif, proposent l’administration de cellules souches à des malades, « ce qui ne repose sur aucune base scientifique. »

Les chercheurs sont d’accord sur le fait que les cellules souches auront peut-être un rôle important à jouer dans le traitement de la SEP, mais, soulignent-ils, en l’état des connaissances, les attentes doivent rester réalistes.

Différents types de cellules peuvent être utilisés, notamment les cellules souches mésenchymateuses, a expliqué au «Quotidien» le Pr Catherine Lubetzki (Présidente du Comité Scientifique de la Fondation ARSEP). «Les cellules souches ont peut-être un rôle immunomodulateur, mais il n’y a pas de rôle de réparation directe qui ait été mis en évidence», poursuit la spécialiste. Il n’y a pas d’essais qui aient débuté. Tout reste très hypothétique concernant ce sujet. Le Pr Gianvito Martino (Italie), l’un des coordinateurs des directives a déclaré : « A ce stade, il n’est pas raisonnable de dire que les cellules souches sont un traitement magique de la SEP. Cependant, il est probable qu’elles joueront un jour un rôle clef dans le traitement de la maladie. » Les directives sont issues d’un congrès international sur les cellules souches qui s’est tenu à Londres en mai 2009, organisé par les Sociétés SEP du Royaume-Uni et des États-Unis, il a été financé par les Sociétés SEP d’Italie, de France (Fondation ARSEP), d’Australie et la Fédération internationale de la SEP.