Revalorisation des actes

Une nécessité pour la cardiologie libérale

Publié le 20/06/2013
Article réservé aux abonnés
1371692524440537_IMG_106978_HR.jpg

1371692524440537_IMG_106978_HR.jpg
Crédit photo : S Toubon

Les instances de la cardiologie ont décidé d’avancer unies pour mettre en place le Développement professionnel continu (DPC). Un nouvel organisme va être créé, l’ODPC-Cardio (ODP2C) pour assurer la mise en œuvre de ce dispositif qui vise à réunir dans une même démarche la formation médicale continue (FMC) et l’évaluation des pratiques professionnelles (EPP). Cet organisme est mis en place à l’initiative du Conseil national professionnel de la cardiologie, qui regroupe la Société Française de Cardiologie (SFC) et le Syndicat national des spécialistes des maladies du cœur et des vaisseaux (SNSMCV). « Notre souhait est d’assurer le DPC de l’ensemble de la spécialité, aussi bien pour les cardiologues hospitaliers que libéraux. Ce nouvel organisme, l’ODPC-2C, est aujourd’hui fonctionnel. Ses statuts ont été déposés, il a un président, le Dr Patrick Assyag, et un bureau. Et il doit se faire enregistrer d’ici au 30 juin », indique le Dr Christian Ziccarelli, président du SNSMCV. « Normalement, si la Commission scientifique indépendante (CSI) tient ses délais, notre organisme devrait être validé avant la fin de cette année et être complètement opérationnel au 1er janvier 2014 », ajoute-il. Cet organisme sera totalement indépendant de l’industrie pharmaceutique et sera financé uniquement avec des fonds institutionnels. Comme tous les autres médecins, les cardiologues devront remplir une obligation annuelle de DPC « Ils devront suivre des programmes qui comprendront deux axes : un perfectionnement des connaissances et une évaluation des pratiques », indique le Dr Ziccarelli, en précisant que les cardiologues pourront choisir parmi les programmes proposés par l’ODPC-2C. « C’est déjà ce qui existe aujourd’hui, à titre transitoire, avec l’Union nationale de formation et d’évaluation en médecine cardiovasculaire (UFCV) qui propose plus de 90 programmes de DPC qui sont opérationnels et qui marchent bien », note le Dr Ziccarelli.

Pas de revalorisation de l’épreuve d’effort depuis 2001

Un autre dossier qui mobilise le SNSMCV est celui de la non-revalorisation des actes. Un dossier au long cours qui, selon le Dr Ziccarelli, commence à indigner un grand nombre de cardiologues libéraux. « L’exemple le plus emblématique est sans doute celui de l’épreuve d’effort. La valeur de cet acte était de 71,20 euros en 1985. Il a été revalorisé en 2001 et porté à 76,80 euros. Depuis, il n’a pas bougé d’un centime. Si on devait tenir compte de l’évolution du coût de la vie, cet acte devrait être de 129 euros ». Le Dr Ziccarelli fait observer que la pratique de cet acte a considérablement évolué depuis une trentaine d’années. « Par exemple, quand je me suis installé en 1981, l’épreuve d’effort était souvent réalisée par un cardiologue, seul dans son cabinet. Ce qui, je le reconnais volontiers, n’était pas très prudent. Et je suis en accord avec les recommandations actuelles qui exigent que le cardiologue soit assisté d’un autre cardiologue ou d’une infirmière spécialisée et rompue à cette technique. Désormais, une épreuve d’effort doit être faite dans un environnement très spécifique permettant de faire face à une urgence cardiologique : soit dans un centre de cardiologie, soit à proximité d’une salle de réveil ou d’un centre de réanimation médicale », explique le Dr Ziccarelli, en constatant que toutes ces mesures, ont largement contribué à augmenter les charges liées à la pratique de cet acte. « Dans ces conditions, il est assez incroyable que cet acte n’ait pas bougé en 25 ans », estime le président du SNSMCV avant de rappeler que la consultation des cardiologues a subi une décote en 2000. « A partir du 1er juillet, on va aussi décoté l’échographie vasculaire qui aura pris une décote de 12,5 % dans les trois ans. On a aussi décoté le forfait d’imagerie en cardiologie interventionnelle. À un moment, il va bien falloir que les pouvoirs publics et l’assurance-maladie prennent conscience qu’on ne pourra pas poursuivre ce mouvement de dévalorisation des actes si on veut garder une cardiologie libérale en France », indique le Ziccarelli, en citant un dernier exemple, celui de l’échocardiographie. « Cet acte était de 85,05 euros en 1990. Il est aujourd’hui de 96,49 euros. Si on devait tenir compte de l’évolution du coût de la vie, il devrait atteindre143 euros ».

D’après un entretien avec le Dr Christian Ziccarelli, président du Syndicat national des spécialistes des maladies du cœur et des vaisseaux (SNSMCV).

 Antoine DALAT

Source : Bilan spécialistes