Petits cancers du poumon

Une opération robotisée au CHU de Dijon

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Publié le 02/05/2017
da vinci

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Crédit photo : Phanie

Les robots vont-ils révolutionner la chirurgie des cancers du poumon ? Il est encore trop tôt pour le dire mais certains centres utilisent déjà une chirurgie mini-invasive robot-assistée pour les cancers à un stade précoce. « Le premier message à faire passer est qu’en 2017, il est préférable pour les patients d’avoir recours à la chirurgie mini-invasive plutôt qu’à la chirurgie classique pour les cancers du poumon de stades précoces. Il convient d’utiliser la chirurgie mini-invasive pour les petites lésions de stade 1 et tous les cancers de moins de 3 cm. Tel est le sens des futures recommandations de la Société française de chirurgie cardiovasculaire et thoracique qui sont en cours d’élaboration. Et pour cette chirurgie mini-invasive, la voie du robot apparaît très prometteuse car elle permet de faire des gestes plus compliqués tout en améliorant les suites opératoires pour le patient », explique le Dr Pierre-Benoît Pages, praticien hospitalier universitaire (PHU) dans le service de chirurgie thoracique et cardiovasculaire du CHU de Dijon.

Le recours à la vidéothoracoscopie

La technique de chirurgie mini-invasive, aujourd’hui la plus utilisée dans ces cancers du poumon à un stade précoce, est la vidéothoracoscopie. « C’est l’équivalent de la coelioscopie pour la chirurgie intestinale. On fait des orifices dans le thorax et on introduit une caméra et des instruments à travers la paroi pour enlever un lobe ou un segment du poumon. Et ensuite, on élargit un peu l’incision pour sortir la pièce opératoire. L’intérêt de cette chirurgie mini-invasive est que l’on n’écarte pas les côtes. Les patients ont moins de douleurs. Ils respirent mieux dès la fin de l’intervention et dans les premières heures qui suivent. Il y a moins de complications respiratoires et d’encombrement bronchique », indique le Dr Pagès, en précisant que pour les grosses résections, la chirurgie classique reste le standard.

Moins de douleur en utilisant le robot 

C’est dans ce contexte qu’une dizaine de centres en France utilisent désormais un robot pour réaliser cette chirurgie mini-invasive. « Au CHU de Dijon, cela fait plusieurs mois que j’utilise le robot da Vinci pour opérer les petits cancers du poumon. Habituellement, ce robot est utilisé pour la chirurgie urologique, gynécologique et, de plus en plus, pour la chirurgie digestive », souligne le Dr Pagès qui opère entre 6 à 8 patients par mois avec cette technique. « Mais c’est en plein développement car nous avons le sentiment que cette technique est plus intéressante que la vidéothoracoscopie. Nous avons d’abord l’impression que le robot diminue les douleurs postopératoires. Il permet en effet de positionner le trocart exactement au niveau de la paroi sans y exercer de contrainte alors qu’avec la vidéothoracoscopie standard, le trocart bouge toujours un peu dans l’espace intercostal. Avec le robot, les patients semblent avoir moins de douleurs en postopératoire ».

Selon le Dr Pagès, le robot permet aussi d’améliorer la qualité du geste opératoire. « Avec la vidéothoracoscopie, on n’a pas les trois dimensions dans l’espace. C’est le cas avec le robot et cela permet de faire des gestes aussi compliqués qu’avec une chirurgie ouverte, tout en ayant une toute petite incision. On peut faire des résections avec une capacité de dissection encore plus importante », indique le Dr Pagès.

D’après un entretien avec le Dr Pierre-Benoît Pages, praticien hospitalier universitaire (PHU) dans le service de chirurgie thoracique et cardiovasculaire du CHU de Dijon

Antoine Dalat

Source : lequotidiendumedecin.fr