Une piste pour détecter les cancers du pancréas même précoces

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Publié le 07/02/2017
vésicule

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Crédit photo : Jason Drees

Une méthode astucieuse mise au point par des chercheurs de l’université d’État de l’Arizona permettrait d’identifier les cancers du pancréas même à un stade précoce, selon leur étude publiée dans Nature Biomedical Engineering.

Cette nouvelle technique repose sur la détection d’exosomes : des vésicules de 50 à 150 nm contenant du matériel cytoplasmique (notamment des protéines) qui sont libérées par les cellules dans leur environnement. Elles sont sécrétées par tous les types cellulaires et sont présentes dans les liquides organiques comme la salive, le sang, les urines ou le liquide céphalorachidien. En effet, selon le Dr Tony Hu et ses collègues, les vésicules qui proviennent de cellules tumorales ont des protéines de surfaces spécifiques et l’une d’entre elles, baptisée EphA2, s’avérerait un marqueur révélateur pour le cancer du pancréas. Selon le chercheur, « le cancer pancréatique est un type de cancer où l’on a désespérément besoin d’un biomarqueur sanguin précoce ». Cette approche basée sur les vésicules sécrétées par les cellules cancéreuses pourrait parfaitement faire la différence entre un cancer du pancréas, une pancréatite, ou un pancréas sain.

La réponse dans une goutte de sang

Cette technique nécessiterait un minimum de manipulation. Plus précisément, un échantillon de sang d’un microlitre seulement (ce qui correspond à moins qu’une goutte d’eau) est dilué et appliqué sur un capteur revêtu d'anticorps spécifique à une protéine située sur la membrane des vésicules. Ainsi, les exosomes restent fixés au capteur par cet anticorps. Ils sont ensuite mélangés avec deux types de nanoparticules (l'une verte l’autre rouge) qui sont, elles aussi, revêtues de deux anticorps différents : l’un qui reconnaît une deuxième protéine de la membrane des vésicules et l’autre qui est spécifique au marqueur cancéreux EphA2. Seules les vésicules dérivées de cellules pancréatiques cancéreuses se lient aux deux nanoparticules. Or, le contact étroit de celles-ci sur ces vésicules provoque un effet de couplage qui modifie la couleur et augmente nettement l'intensité de leur lumière réfractée. Ce phénomène génère un signal facilement visible lorsqu'on le regarde avec un microscope.

Après une série d’expériences, les scientifiques ont pu démontrer que leur méthode était efficace avec une grande spécificité. Cependant, cette nouvelle approche diagnostique devra attendre 2 ou 3 ans l’approbation de la FDA (agence américaine du médicament). 


Source : lequotidiendumedecin.fr