Pour préparer l’avenir

Une réflexion collective

Publié le 04/11/2010
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C’EST LE 18 juin dernier qu’ont eu lieu à Paris les premiers Etats généraux de l’anesthésie-réanimation (EGAR), organisés à l’initiative de la Société française d’anesthésie et de réanimation (SFAR). « C’est sur la proposition du Pr Pierre Carli, mon prédécesseur à la présidence de la SFAR, que notre conseil d’administration s’est réuni en 2009 pour décider d’organiser ces Etats généraux avec comme objectif de faire un large état des lieux sur les activités d’anesthésie-réanimation et de préparer leur évolution. Avec un fil rouge, celui de la sécurité globale de l’opéré », explique le Dr Laurent Jouffroy, président de la SFAR et anesthésiste à la clinique des Diaconesses à Strasbourg. Ces Etats généraux avaient aussi pour vocation à mieux faire connaître aux professionnels de santé, aux institutionnels de santé et au grand public les spécificités de l’exercice de l’anesthésie-réanimation et la place de la spécialité dans la sécurité globale à l’hôpital. « Nous avions donc convié des représentants du ministère, de la Haute Autorité de santé, de nos partenaires au quotidien que sont les chirurgiens. Nous avions aussi invité des associations de patients et d’usagers, ainsi que le médiateur de la République, M. Jean-Paul Delevoye, qui a prononcé le discours de clôture. Nous avons d’ailleurs émis le souhait de travailler à l’avenir avec le pôle "santé et sécurité des soins" du médiateur. Celui-ci reçoit en effet régulièrement un certain nombre de plaintes ou de doléances, qui peuvent constituer pour nous un intéressant recueil d’informations de terrain. En sens inverse, nous pouvons aussi apporter aux services du médiateur des réponses aux questions posées par ces plaintes », indique le Dr Jouffroy.

Cinq grands thèmes.

Pour ces EGAR, cinq grand thèmes ont été mis en avant : la sécurité, la médecine périopératoire, la réanimation et les urgences vitales, la formation initiale et continue, la recherche et l’innovation. « Notre spécialité s’est enorgueillie à juste titre d’avoir été le fer de lance de la sécurité au bloc opératoire. Nous en avons même fait des réglementations et aujourd’hui, c’est une pierre indispensable dans la construction de la médecine et de la chirurgie », a expliqué le Pr Carli dans son introduction aux Etats généraux. « Mais, très clairement, il nous faut aller plus loin et penser à demain », a-t-il ajouté.

« Ce thème de la sécurité est évidemment central pour une discipline comme la nôtre. En vingt ans, des progrès majeurs ont été accomplis. Nous avons réussi à faire disparaître ce qui faisait mourir les gens il y a vingt ans, par exemple l’hypoxie postopératoire. Aujourd’hui, il y a certainement encore des marges de progrès à obtenir puisque chaque année, on recense un décès pour 143 000 patients, directement lié à l’anesthésie. Mais au-delà de la sécurité purement anesthésique, il nous faut explorer la question de la sécurité du patient prise dans une vision plus collective impliquant l’ensemble des acteurs du bloc opératoire. Il est d’ailleurs prévu que nous lancions une réflexion commune sur ce sujet avec le Conseil national de la chirurgie », indique le Dr Jouffroy.

Aujourd’hui, l’ensemble des interventions faites dans le cadre des Etats généraux sont disponibles sous en vidéo sur le site de la SFAR.

Pour le Dr Jouffroy, ces EGAR sont le point de départ d’une réflexion qui va se poursuivre au cours des prochains mois. « L’objectif, à terme, est d’écrire une feuille de route pour la spécialité pour les 10 ou 20 ans à venir. Cette feuille devrait prendre la forme d’un Livre Blanc de l’anesthésie-réanimation. Mais avant de nous lancer dans sa rédaction, nous allons nous lancer dans un large travail de réflexion sur les thématiques abordées à travers des groupes de travail, des séminaires ou des audits », indique le Dr Jouffroy.

D’après un entretien avec le Dr  Laurent Jouffroy, président de la SFAR et anesthésiste à la clinique des Diaconesses à Strasbourg.

ANTOINE DALAT

Source : Bilan spécialistes