Cette ronde d'Arthur Schnitzler avait réuni tous les atouts pour séduire le spectateur, un texte scandaleux symbole de la Vienne fin de siècle si riche en génies, la troupe de la Comédie-Française, prête à exécuter toutes les variations du plaisir. Cette ronde en effet n'a rien d’une valse de Vienne où le sexe serait tenu à distance, dissimulé sous le paravent de l'art et du bon goût. Il s'expose plutôt dans toute sa nudité. Pourtant, au Vieux Colombier, cette ronde tourne en rond. Est-ce la fausse bonne idée d'avoir transplanté la Vienne des années 1900 dans le Berlin des années 1960 ? Cette ville symbole de l'Europe divisée en deux, occupée par les Russes et les Américains est désormais reléguée dans les livres d'Histoire au profit d'une ville mode redevenue capitale d'une Allemagne triomphante ? Cette délocalisation ne parvient pas à piquer au vif la curiosité du spectateur. Est-ce parce que le texte qui a marqué son temps, inspiré de nombreux artistes n'est pas intemporel ? Dans ces histoires de couples réunis le temps d'un accouplement, on aura dans ce domaine dans le Paris du XXe siècle pour le moins tout vu. Quelles sont alors les motivations qui ont conduit Anne Kessler à monter ce spectacle ? Elles sont enveloppées dans le brouillard berlinois. Et ne dissipent pas un certain ennui qui s'empare du spectateur. Dommage en dépit des beaux efforts des comédiens pour nous emmener dans la ronde.
Théâtre du Vieux-Colombier, jusqu'au 8 janvier 2017, Paris.
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