La scène se passe lors des vœux à la presse du Conseil national de l’ordre des médecins (CNOM). Interrogé sur la délégation de certaines tâches du médecin généraliste au pharmacien, le Dr Michel Legmann, président du CNOM, fait part de son scepticisme. Enregistrée par la Web TV Pratis Pharma, la vidéo fait le buzz sur la Toile.
« De derrière leur tiroir-caisse, les pharmaciens veulent passer du conseil à la consultation. Est-ce que c’est admissible ? », demande le Dr Legmann, avant de répondre par la négative. Objet de la défiance du médecin : la mesure du taux de glycémie et la prise de la tension en officine. Le premier acte « ne doit pas se faire dans une pharmacie en piquant le doigt après le petit-déjeuner du matin » et le second, « acte de base, très simple » ne peut s’effectuer sur un patient « énervé » d’avoir « fait la queue derrière la caisse […] en position debout ».
À ses côtés, le Dr André Deseur, président de la section exercice professionnel, s’interroge « sur les éventuels conflits d’intérêts entre celui qui va détecter une peut-être pathologie et qui va délivrer les produits destinés à [la] combattre » dans le même temps.
Les réactions ne se sont pas fait attendre. Gilles Bonnefond, président de l’Union des syndicats des pharmaciens d’officine (USPO), dénonce « une provocation gratuite et répétée » et des « propos diffamants », « tellement hors du temps qu’ils intéresseront peut-être les paléoanthropologues ». Pour Isabelle Adenot, présidente de l’Ordre national des pharmaciens, l’Ordre des médecins a une vision de la profession de pharmacien « outrancière et hautement dénigrante ». Sur le site Internet de Pratis Pharma, les internautes sont beaucoup moins tendres avec le président du CNOM.
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