Mardi la chambre des réprésentants américaine a adopté une mesure pour inciter les assureurs à ne plus couvrir les procédures d’IVG. Portée par les républicains, cette proposition de loi est une nouvelle offensive de la droite américaine contre l’avortement.
L’utilisation de fonds publics fédéraux pour des avortements est déjà interdite aux Etats-Unis, et le texte veut rendre cette interdiction permanente avec pour seule exception les cas de viol, d’inceste ou de danger pour la vie de la mère. Mais la nouveauté de la mesure concerne les couvertures maladies privées auxquelles souscrivent la plupart des Américains, et notamment celles offertes via « Obamacare ». Selon le texte, les personnes à bas revenus qui opteraient pour un forfait d'assurance couvrant l'avortement ne pourraient pas recevoir les crédits d'impôt auxquels ils ont normalement droit en vertu de la réforme. De la même manière, les petites entreprises dont les assurances couvriraient l'avortement ne pourraient plus bénéficier de crédits d'impôt.
A un peu plus de neuf mois des élections législatives il s’agit pour la droite américaine de se positionner sur ce thème cher à l’électorat conservateur. Déjà en juin 2013, les républicains avaient fait adopter par la Chambre une loi interdisant les avortements au-delà de 20 semaines de grossesse (contre 12 en France), une durée inférieure à ce qui est généralement garanti aux Etats-Unis depuis une décision historique de la Cour suprême en 1973. Mais le Sénat n'avait pas adopté la mesure.
L’IVG marque est une véritable ligne de scission entre démocrates et républicains. La mesure a en effet été adoptée par 227 voix contre 188 , la quasi-totalité des démocrates votant contre. Et la Maison Blanche a indiqué lundi dans un communiqué que « l'administration est fermement opposée aux mesures qui restreignent inutilement les libertés des femmes en matière de reproduction et les choix des consommateurs en ce qui concerne les assurances privées ». La proposition de loi a d’ailleurs une nouvelle fois peu de chance de voir le jour puisqu’elle doit maintenant être approuvée par le Sénat qui est majoritairement démocrate.
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