LA RÉFORME DE LA BIOLOGIE médicale n’en finit plus de faire des vagues. Imposant aux laboratoires une accréditation à marche forcée (engagement dans la démarche avant le 31 octobre 2013, accréditation au 1er novembre 2016 sur 100 % de leur activité), elle accélère la restructuration de la spécialité, fragilise certains petits laboratoires privés et expose par ricochet la profession à l’entrée de sociétés financières dans le capital.
Aujourd’hui, la coordination des biologistes « en colère » déposera au ministère de la Santé une pétition contre la « mort subite des laboratoires de proximité », intitulée « touche pas à mon labo », qui a recueilli quelque 380 000 signatures (patients et professionnels). La baisse régulière des tarifs de la biologie est également visée. La coordination demande une accréditation facultative et proteste contre le risque de « marchandisation » de la biologie médicale. « Avec la réforme, on s’oriente vers une qualité industrielle », résume Patrick Lepreux, président de la coordination.
De so côté, le Syndicat des biologistes (SDB), première organisation du secteur, se mobilise pour sauvegarder une « biologie médicale libérale de proximité ». Dans une lettre ouverte à « ceux qui décident », le syndicat de François Blanchecotte affirme que les décisions unilatérales du gouvernement et de l’assurance-maladie « semblent toutes aller dans le même sens, la création d’un cadre propice à l’abandon de la biologie médicale aux seuls acteurs industriels et financiers ». Le syndicat valorise l’expertise et la singularité de la biologie médicale libérale française - qui contribue à l’offre de soins de proximité avec 4 200 sites et 80 % des diagnostics - quand d’autres pays ont fait le choix du seul secteur public (Angleterre) ou des grands laboratoires multi-sites (Allemagne). Le SDB a prévenu le gouvernement que sans modification de la réforme de la biologie médicale, il prendra à témoin, en 2012, les centaines de milliers de patients qui franchissent chaque jour la porte des laboratoires privés.
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