Vioxx : premier coxib approuvé en France

Publié le 03/01/2001
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La toxicité digestive des AINS classiques est loin d'être anecdotique : les statistiques américaines leur attribuent presque autant de décès qu'avec le sida (16 500 contre 16 685 par an). La découverte en 1990 de deux sous-types de COX par le Pr Vane a constitué une véritable révolution dans la mesure où la COX-1 constitutive est responsable de la protection de la muqueuse gastrique, alors que la COX-2 inductible joue un rôle déterminant dans la médiation de la douleur de l'inflammation et de la fièvre.
Le rofécoxib, issu de la recherche MSD, est le premier coxib en France ayant obtenu une AMM. Il est commercialisé sous le nom de Vioxx. Il présente une sélectivité pour la COX-2 mise en évidence par : un temps de saignement non modifié par rapport à un placebo, même à des doses vingt fois supérieures aux doses thérapeutiques ; l'absence d'augmentation du nombre des ulcérations gastriques après huit jours de traitement chez des volontaires sains, avec des doses dix fois supérieures (250 mg) à la dose maximale conseillée dans l'arthrose ; l'absence de modification de la synthèse de PGE2 gastrique. Cette sélectivité de Vioxx s'accompagne d'une bonne tolérance, même chez des patients âgés de 82 ans et plus. Une métaanalyse de huit essais cliniques regroupant 5 435 patients (3 357 recevant Vioxx à la dose moyenne de 25 mg et 1 564 recevant des AINS classiques) a montré une réduction de 49 % des complications digestives graves (perforations, ulcères, saignements) sous Vioxx pour des posologies variant de 12,5 à 50 mg/jour. En outre, la sélectivité COX-2 n'entraîne pas de perte d'efficacité. Des essais cliniques portant sur 3 900 patients traités pendant des périodes de 6 à 86 semaines ont montré que Vioxx, à la posologie de 12,5 ou de 25 mg en une prise par jour, est aussi efficace que les AINS de référence utilisés à fortes doses en trois prises quotidiennes (diclofénac 50 mg 3 fois/jour ou ibuprofène 800 mg 3 fois/jour), sur la douleur et les symptômes de l'arthrose. Enfin, sa durée d'action couvre les 24 heures, ce qui autorise une monoprise quotidienne. De plus, il n'existe pas d'interactions médicamenteuses sélectives.

Dr Mathilde FERRY

Source : lequotidiendumedecin.fr: 6828