Après avoir été parée de toutes les vertus, la Vitamine D a du plomb dans l’aile.
Une méta analyse publiée ce jour dans le Lancet Diabetes § Endocrinology suggère en effet qu’une supplémentation préventive en population générale – comme la pratique la moitié des adultes américains- n’a pas d’intérêt, voire pourrait être délétère dans certains cas.
Ce travail a analysé les données d’une quarantaine d'études portant sur l'impact de la vitamine D dans la prévention des fractures, des maladies cardiovasculaires et des cancers. Résultats : en population non sélectionnée, la supplémentation en vitamine D ne diminue qu’à la marge (moins de 15% soit en dessous du seuil « d’inutilité » fixé par les auteurs) la survenue de ces maladies. Pour la fracture de hanche, les résultats de certains essais ont même suggéré un risque accru sous vitamine D ! Et au final, seules les personnes âgées vivant en institution ont bénéficié de la vitamine D en association avec du calcium, avec une réduction du risque de fracture de plus de 15%.
"Compte tenu de ces résultats, il est peu justifié de prescrire de la vitamine D pour prévenir les infarctus, les accidents vasculaires cérébraux (AVC), le cancer ou les fractures", soulignent les auteurs. Dans un commentaire associé à l’article, le Pr Karl Michaelsson (Université d'Uppsala, Suède) va plus loin estimant que , «sans indications strictes - à savoir le traitement d’une véritable insuffisance en vitamine D - il y a une crainte légitime que la supplémentation en vitamine D puissent effectivement causer des dommages nets . "
Déjà en décembre 2013 un article publié dans la même revue avait semé le doute en montrant que l’hypovitaminose D retrouvée dans de nombreuses pathologies extra squelettiques pourraient en fait n’en être que le reflet et non la cause.
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