Wauquiez quitte la présidence des Républicains, le Dr Jean Leonetti aux manettes pour l'intérim

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Publié le 03/06/2019
Jean Leonetti

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Crédit photo : AFP

Nouveau séisme chez Les Républicains, en crise depuis leur déroute historique aux européennes : Laurent Wauquiez a annoncé dimanche qu'il quittait la présidence du parti pour ne pas être « un obstacle » à la reconstruction de la droite. « Les victoires sont collectives, les défaites sont solitaires. Il faut que je prenne mes responsabilités :  (...) je vais prendre du recul. Je me retire de mes fonctions de président des Républicains », a déclaré sur TF1 Laurent Wauquiez, qui avait été confortablement élu à la tête du parti en décembre 2017.

Cette démission ajoute un épisode dans l'histoire très mouvementée du parti de droite, après deux élections présidentielles perdues par Nicolas Sarkozy en 2012 et François Fillon en 2017, et le départ de plusieurs cadres ralliés à Emmanuel Macron, à commencer par le Premier ministre Édouard Philippe.

Président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, ex-ministre de Nicolas Sarkozy, Laurent Wauquiez, 44 ans, faisait l'objet de critiques sur sa ligne droitière et sur une gouvernance jugée « solitaire » à la tête du parti. Après la lourde défaite de dimanche, le patron de LR avait annoncé la tenue d'états généraux à la rentrée pour « tout remettre à plat ». Une décision jugée insuffisante par de nombreux hiérarques LR.

Une semaine après le score historiquement bas (8,48 %) aux européennes, le parti de droite se retrouve sans leader, alors que foisonnent de nombreuses initiatives pour la reconstruction, notamment celle du président du Sénat Gérard Larcher.

Ce dernier a initié une démarche pour construire « un projet rassemblant la droite et le centre », conviant mardi à Paris les présidents de groupes parlementaires Christian Jacob (Assemblée) et Bruno Retailleau (Sénat), les présidents des grandes associations d'élus François Baroin (maires), Dominique Bussereau (départements) et Hervé Morin (régions), ainsi que les présidents de régions LR dont Valérie Pécresse (Ile-de-France), Laurent Wauquiez ou encore Renaud Muselier.

Sans Xavier Bertrand

En revanche, l'ancien ministre de la Santé Xavier Bertrand (Hauts-de-France), qui a quitté LR au lendemain de l'élection de Laurent Wauquiez à sa tête, n'assistera pas à cette réunion.

Selon les statuts des Républicains, en cas de vacance, la présidence intérimaire est assurée par le vice-président délégué, en l'occurrence Jean Leonetti. Ce médecin a notamment été l'un des fondateurs des « Humanistes », mouvement politique lancé en 2011, alors qu'il était ministre délégué aux Affaires européennes de François Fillon. L'objectif était alors de donner une voix à la droite modérée au sein des Républicains et de combattre la montée en puissance de députés qui défendaient la manière forte sur les thèmes de la sécurité et de l'immigration. 

Ancien conseiller santé de François Fillon pendant la campagne présidentielle (après avoir soutenu Alain Juppé), le maire d'Antibes, très impliqué dans les questions d'éthique et de santé, est connu pour être le coauteur de la loi sur la fin de vie qui porte son nom. Il s'était opposé à la généralisation du tiers payant, qu'il a combattu à l'Assemblée nationale au moment des discussions sur la loi Touraine (2016).

Le règlement intérieur des statuts de LR précise que l’élection du nouveau président a lieu, sauf cas de force majeure, dans les 50 jours au moins et 65 jours au plus après l’ouverture de la vacance. Pour Éric Woerth, « il peut y avoir peut-être une collégialité dans un premier temps » pour cette présidence. « On ne doit pas refermer les Républicains sur un autre débat » alors que « la droite est au bord de l'asphyxie », a-t-il plaidé ce lundi sur RTL.

C. D. (avec AFP)

Source : lequotidiendumedecin.fr