Courrier des lecteurs

Covid : qui tient les rênes ?

Publié le 12/02/2021

Il y a un an, au début de l'épidémie, dans l’hypothèse de devoir seconder les généralistes, j’échoue dans ma recherche d’un thermomètre frontal. J’apprendrai par la suite que la vente à prix d’or par un spéculateur sur le Bon Coin sera bloquée, par le Bon Coin… Bien fait !

Disposant d’une boîte de masques chirurgicaux, je continue les consultations jusqu’à ce que les médias nous « expliquent » que les soignants mourront. Mon compagnon affolé me pousse à m’arrêter. Je reprends le travail trois jours plus tard, motivée par un article dans « La Dépêche du midi », de notre président du Conseil de l'Ordre, le Dr Stéphane Oustric qui déclare reprendre les consultations dès lundi, avec le masque. Ayant lu un livre du Pr Raoult concernant les épidémies, et bien qu’à moitié convaincue, je continue à travailler, d’autant plus que les AINS sont à éviter.

J’appelle les jeunes aux rendez-vous lointains, annule les rendez-vous des plus âgés parfois réticents, (attente dans la voiture, appel sur portable, lavage des mains car je n’ai pas encore acheté le gel hydro alcoolique dans les cubis du Fronton).

Par la suite, seuls trois éléments me permettront de garder une objectivité : ne pas regarder la TV ; suivre les courbes communiquées par l’URPS (merci au Dr Maurice Bensoussan) ; suivre sur You Tube le Pr Raoult.

C’est une période où je vais associer plus volontiers du Plaquénil au méthotrexate, ou l’utiliser seul. On n’a aucune directive rhumato ; j’apprendrai par la suite qu’un professeur de rhumato fait de même.

À l’époque, la déclaration de guerre de M. Macron et surtout son faciès apeuré, m’ont surpris. « Ils sont fous ces Parisiens » aurait dit Obélix. La panique avait déjà gagné la plupart des médias (sauf « Paris Match » au début, merci au Dr Philippe Gorny), techniquement incapables d’analyse, trop orgueilleux pour savoir dire « on ne sait pas » (c’est le propre du bon médecin) et de dire « ça va aller » (c’est aussi la phrase du bon médecin).

Toute paranoïa m’a quittée (Le virus a-t-il été fabriqué ? Macron en profite-t-il pour les élections ?) depuis que j’ai démarré le livre de Maurice Druon, « Ordonnances pour un état malade », (écrit en 2002) et lu (p. 21 ): «La France garde sa solide constitution… Notre État est devenu obèse ; il souffre d’artériosclérose et d’artérite oblitérante ; de surcroît, il est schizophrène ; tout le corps social (il parle surtout du haut corps administratif) est prédisposé à des infections, des thromboses, des délires. Il se peut que dans un avenir incertain, mais éventuellement proche, la France ait à connaître ce violent accès de fièvre, accompagné des symptômes paralysants et de désordres mentaux ; le pire n’est jamais certain ; mais la manière de l’éviter, ou d’en limiter les effets est encore de s’y préparer. »

Est-ce pour cela que M. Macron prend complètement les rênes ?

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Exergue : La panique avait déjà gagné la plupart des médias, incapables d’analyse, trop orgueilleux pour savoir dire « on ne sait pas »

Dr Béatrice Delpech Rhumatologue, Aucamville (31)

Source : Le Quotidien du médecin