Je souhaite apporter mon témoignage sur le bien-fondé de l’examen clinique dans notre métier. J’ai assuré 25 ans des vacations médicales dans des accueils de jour d’Emmaüs, bénévoles évidemment. C’est ainsi que j’ai vu arriver un jeune homme de 30 à 35 ans, Français, ayant donc des papiers et une couverture sociale, qui me dit : « Je viens vous demander si Emmaüs a un accord avec un laboratoire d’analyses médicales qui peut me faire les analyses prescrites par mon médecin, car je n’ai pas de mutuelle et ne peux payer le tiers payant, étant au chômage. »
Il me montre une ordonnance de son médecin couvrant une feuille entière de la taille de celle-ci, avec tous les bilans biologiques demandés, près de 15 ! J’interroge : « Pourquoi tous ces examens, de quoi souffrez-vous ? » Réponse : « J’ai de plus en plus de peine à marcher ! » Je lui demande de faire quelques pas : démarche nettement neurologique. À l’examen des réflexes : Babinski des deux côtés.
Je l’adresse à l’hôpital Saint-Louis en face duquel est l'accueil de jour. Il avait une hernie discale, cervicale qui avait commencé à esquinter la moelle épinière. Donc il a gardé des séquelles… Au moment où il quittait mon cabinet, je lui ai demandé si son médecin l’avait fait marcher et l'avait examiné. Il a répondu : « non, il m’a écouté et fait cette ordonnance ! »
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