J’ai bien entendu tout ce que disaient les médecins sur le site du « Quotidien du Médecin » Mais avant de réfléchir aux modalités du concours de l’internat (question essentielle, j’en suis d’accord), il me paraît indispensable d’entamer une réflexion sur le début des études et les exigences à attendre des nouveaux étudiants.Fin du numerus clausus : poudre aux yeux ?
En tant que directrice de la Licence de Psychologie de l’Université Paris-Descartes, je suis directement concernée depuis 5 ans par l’expérimentation Alter PACES : admission en 2e année de médecine pour des étudiants ayant validé une licence généraliste à un niveau d’excellence et ayant validé les UE Alter PACES proposées à distance (c'est-à-dire un condensé de PACES) et ayant passé avec succès le grand oral devant un jury très exigeant de médecins et spécialistes de la santé. Je me pose des questions sur le futur de la formation des médecins. Je ne suis pas la seule, je partage cette préoccupation avec les responsables de notre PACES et avec tous mes collègues responsables des Licences supposées accueillir les étudiants désireux de suivre ce parcours.
Quid de la future formation santé par la validation d’une « majeure santé » en médecine, ou bien par la validation d’une « mineure santé » dans des licences généralistes, avec un dispositif permettant de rejoindre les études de médecine ? Le ministère de la Santé et celui des Universités louvoient depuis deux ans à ce sujet.
En l’état actuel des discussions avec les ministères de tutelle, il semble que la formation de nos médecins passe désormais par ce système « majeure santé » dans les études de santé, ou « mineure santé » dans des parcours de licence généralistes. Il est clair qu’en ce qui concerne ma Licence de Psychologie, très demandée par les étudiants de PACES reçus-collés ou non reçus, la pression pour intégrer tous ces étudiants est considérable. J’ai passé mon mois d’août, avec d’autres responsables de Licence de Paris Descartes, à recaser des étudiants de PACES en perdition parce que nous y étions obligés.
Nous n’éviterons pas l’écueil de la difficulté d’accueillir les étudiants de médecine dans les services hospitaliers pour leurs stages obligatoires, compte tenu de leurs contraintes. Que signifie dans ce cas la disparition du numerus clausus ? Poudre aux yeux ? Manœuvre dilatoire ? Réel projet argumenté ? Je préfère ne pas me poser la question (ou plutôt j’ai un avis très négatif à ce sujet), mais avoir un avis de la communauté me sera très précieux.
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