Voilà deux ans, la HAS émettait un avis recommandant le subventiionnement d’une démarche individuelle active de sevrage tabagique (1) en s’appyant sur des recommandations préalables (2). Selon les recommandations Seule une minorité de fumeurs parvient à une abstinence permanente dès la première
tentative d’arrêt, alors que la majorité persiste dans une consommation de tabac sur plusieurs années selon une alternance de périodes de rechutes et de rémissions. En l’absence de toute aide pharmacologique ou non pharmacologique à l’arrêt, les taux de sevrage tabagique apparaissent faibles. Ainsi selon une revue systématique réalisée en 2004, seuls 3 à 5% des fumeurs étaient abstinents à 6-12 mois en l’absence d’une aide au sevrage tabagique. La plupart des rechutes survenaient au cours des 8 premiers jours de l’arrêt. De nombreux facteurs concourent à la rechute de la consommation tabagique dans le cadre d’une tentative d’arrêt. Parmi les circonstances associées le plus souvent à une reprise de la consommation de tabac, on peut citer la persistance ou la reprise de la dépendance physique, la perte de motivation, le souvenir du plaisir pris à fumer, la prise de poids, la survenue d’un stress ou d’un événement douloureux, un stress chronique, une tension psychologique, la survenue d’une dépression, la convivialité et les pressions environnementales.
L’existence d’une association entre troubles anxio-dépressifs et tabagisme est clairement établie. La dépression constitue la comorbidité psychiatrique la mieux documentée. Ainsi la prévalence du tabagisme est plus élevée parmi les patients souffrant de dépression majeure. De même, le pourcentage de troubles dépressifs majeurs était deux fois plus élevé chez les fumeurs par rapport aux non-fumeurs ; de plus, les
fumeurs ayant un antécédent de dépression majeure avaient deux fois moins de chance d’arrêter de fumer que ceux ne présentant pas cet antécédent. De surcroît, l’arrêt du tabac peut induire une recrudescence des troubles dépressifs. Ainsi le risque d’épisode dépressif majeur est augmenté au cours des 6 mois suivant l’arrêt du tabac. Les relations entre troubles anxieux et tabagisme sont plus complexes. Il a longtemps été admis que la consommation de tabac permettait à certains fumeurs de contrôler leur anxiété en agissant comme une forme d’automédication. Toutefois, les troubles anxieux apparaissent le plus souvent après le début du tabagisme. Il semble également que l’arrêt du tabac puisse s’accompagner d’une amélioration de l’anxiété. Malgré la persistance de débats concernant les liens physiopathologiques entre consommation de
tabac et troubles anxieux, il semble établi que les fumeurs présentant ce type de troubles ont plus de difficultés à s’arrêter de fumer.
Dès lors, il convient de rechercher les troubles anxieux et dépressifs (par des questionnaires comme l’HAD) avant de débuter un sevrage tabagique et de les prendre en charge.
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