› Les modifications physiologiques du sommeil liées à l'âge sont souvent confondues avec des insomnies, générant ainsi des prescriptions inappropriées de médicaments hypnotiques. Le vieillissement s'accompagne en effet de plusieurs altérations du système veille-sommeil.
- Si la durée de sommeil sur 24 heures, génétiquement programmée, ne diminue pas de façon importante par rapport à celle du même sujet à un âge plus jeune, le temps de sommeil nocturne se fragmente, avec des éveils intra-sommeil plus ou moins long, et s'accompagne d'un temps de sommeil diurne, classiquement représenté par la sieste de début d'après-midi. Ainsi, le sujet âgé en bonne santé ne dort pas d'une seule traite la nuit et fait une ou plusieurs siestes durant la journée. Le sommeil, qu'il soit nocturne ou diurne, est réparateur.
- S'y associe une avance de phase du rythme veille-sommeil, avec un coucher et un réveil matinal plus précoces par rapport aux habitudes antérieures. L'endormissement est le plus souvent facile (hors pathologie anxieuse, organique ou douloureuse). Un patient qui se couche vers 21 heures se réveillera donc aux alentours de 5 heures du matin et il est illusoire qu’il essaie de dormir davantage, même en restant au lit. Si le sujet est « du matin », la tendance au réveil précoce s'en trouve accentuée.
› Par ailleurs, l'architecture du sommeil est modifiée, avec une diminution du sommeil lent profond (stades 3 et 4) au profit du sommeil léger (stades 1 et 2). Le sommeil paradoxal est le plus souvent préservé au cours du vieillissement physiologique.
› Généralement, les patients se plaignent de la fragmentation du sommeil nocturne et du réveil matinal précoce, mais plus rarement de la somnolence diurne ou des siestes. L'interrogatoire doit donc soigneusement préciser la durée totale de sommeil sur les 24 heures, et renseigner sur l'aspect réparateur ou non réparateur du sommeil et sur les éventuelles répercussions diurnes avant de conclure à une insomnie. « Ces modifications du sommeil avec l'âge, à condition que la personne âgée n'ait pas de réel trouble du sommeil par ailleurs, n'altèrent pas ses performances, indique le Dr Royant-Parola. Aucun traitement médicamenteux n'est nécessaire. La prise d'un hypnotique dans ce contexte est même de nature à aggraver l'insomnie, à laquelle s'ajoutent les effets secondaires des benzodiazépines, extrêmement délétères chez le sujet âgé. »
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