Trop de scolioses sont découvertes de manière fortuite, aléatoire et, donc, trop tard.
→ Le médecin généraliste qui voit les enfants et les adolescents en consultation, est le mieux placé pour dépister une scoliose. L’alerte peut être donnée par la famille ou l'intéressé en raison d'une mauvaise posture habituelle, d'une asymétrie des épaules ou du pli de la taille, d'une asymétrie mammaire ou d'un dos au profil trop plat.
Le test d’Adams, l’examen clinique clé, simple et rapide
Le test d'Adams se pratique sur un sujet déshabillé, debout, le bassin bien horizontal (si besoin talonnette). Il faut penser à le pratiquer systématiquement au cours de toute consultation d'un enfant ou d'un adolescent.
■ De dos debout, on observe l’équilibre global, la ligne des épaules, la symétrie des omoplates et du pli de taille.
■ De dos penché en avant, bras pendants, mains jointes, on repère la moindre asymétrie droite et gauche de la région thoracique ou lombaire (gibbosité) qui doit attirer l'attention et alerter sur un diagnostic de scoliose. La présence d’une gibbosité traduit la rotation vertébrale et signe la scoliose structurale.
■ Si le tronc est parfaitement symétrique, il n'y a aucune crainte de passer à côté d'une scoliose débutante.
→ Mais attention, si l'examen est normal, il n'est pas certain qu'il le sera encore l'année suivante. D'où la nécessité de répéter cet examen tous les ans.
■ Ne pas oublier non plus de vérifier les colonnes des frères et sœurs, en raison du risque supplémentaire des scolioses familiales.
■ La scoliose idiopathique n'entraîne pas de douleurs chez l'enfant. Une scoliose douloureuse doit faire redouter une cause particulière, en particulier tumorale.
→ Le médecin peut aussi inciter les parents à pratiquer ce test une à deux fois par an pendant la période de croissance, en profitant d'une occasion où passer outre la pudeur de la pré-adolescence (en vacances, à la plage, par exemple.)
En cas d'anomalie, l'examen clinique doit être complété
→ L'examen du rachis note l'asymétrie du gril costal, en direction opposée de la gibbosité postérieure.
■ De profil, la région thoracique est normalement en légère cyphose, mais peut être en dos plat ou même en lordose. De même, la région lombaire est normalement en lordose et peut être modifiée en cas de scoliose.
■ Les inclinaisons latérales (bendings) et antérieures évaluent la souplesse du rachis en général et des courbures en particulier.
→ L'examen général est un complément indispensable à la recherche d'anomalies associées à la scoliose qui sortirait alors du cadre idiopathique vers celui d'une scoliose dite secondaire.
■ Examen neurologique et, en particulier, réflexes ostéo-tendineux et cutanés abdominaux (syringomyélie).
■ Recherche d'une hyperlaxité articulaire et cutanée (maladie de Marfan).
■ Étude du revêtement cutané à la recherche de taches cutanées (neurofibromatose).
→ La mesure de la taille, debout et assise, est indispensable pour suivre la croissance de la colonne vertébrale.
→ Le niveau de maturation clinique (signes sexuels secondaires, pilosité, date des 1res règles).
→ L'examen radiologique doit aussi être codifié pour être comparatif :
- face et profil stricts, debout, du rachis en entier, depuis les CAE jusqu'au tiers supérieur des fémurs (voir figure 5) ;
- étude des courbures et des contre-courbures de face et de profil, mais aussi de la rotation ;
- étude de la maturation : têtes fémorales, cartilage triradié, Risser, listels vertébraux ;
- Main et coude pour âge osseux.
→ Toute autre demande d'imagerie (clichés dynamiques, scanner, IRM) ne sera envisagée que par le spécialiste de la scoliose. Le bilan radiologique devant être répété à plu-sieurs reprises en fonction de l'évolutivité et de la croissance.
Il faut être très attentif au surdosage en radiations, éviter les radios inutiles et disposer de clichés d'emblée parfaitement réalisés et interprétables. Des techniques radiologiques modernes (système EOS) permettent d'obtenir des clichés parfaitement interprétables avec des doses RX diminuées de huit à dix fois, et qui, de plus, permettent une reconstruction 3-D utile pour le pronostic d'évolutivité et pour les décisions thérapeutiques. Malheureusement, cette technique n'est pas encore disponible partout (voir figure 6).
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