La gale est une maladie parasitaire due à un acarien, Sarcoptes scabiei hominis, de transmission inter-humaine seulement.
Elle est fréquente et très contagieuse chez le nourrisson (par contact direct « peau à peau » ou par l’intermédiaire de vêtements ou de la literie).
Elle est responsable d’un prurit pénible.
Les rechutes chez l’enfant sont un problème de santé publique.
L’incubation, silencieuse, est d’environ 3 semaines.
Les lésions cutanées les plus fréquentes sont les lésions de grattage (excoriations), d’eczématisation ou d’impétigo.
Les lésions spécifiques sont les sillons scabieux (fins sillons grisâtres en ligne brisée), les vésicules de topographie évocatrice (face interne des poignets, espaces interdigitaux et bords des doigts), et chez le nourrisson et le jeune enfant, les nodules et les pustules palmo-plantaires.
Celles-ci peuvent persister malgré un traitement bien conduit ou réapparaître, rendant le diagnostic différentiel avec une acropustulose infantile difficile.
Chez le nouveau-né, le prurit n’est pas évident. La notion de contage ou de prurit dans l’entourage est un élément extrêmement évocateur pour le diagnostic, mais n’est pas toujours présente, ce qui peut entraîner un retard diagnostique (7).
L’utilisation du dermoscope (surtout employé par les dermatologues) a largement facilité le diagnostic de gale, par la visualisation directe de l’acarien sur les lésions spécifiques, sous l’apparence d’un petit deltaplane.
Les traitements
La possibilité d’un traitement oral ces dernières années a considérablement rendu plus aisée la prise en charge ; mais la place des traitements topiques reste importante.
Les traitements locaux (non remboursés)
- Le benzoate de benzyle :
faute de disponibilité de l’Ascabiol® en officine, l’Antiscabiosum® est disponible à la pharmacie des hôpitaux. Il s’applique à la main sur tout le corps y compris les paumes, les plantes de pieds et le cuir chevelu, sauf le visage. Il faut insister sur les ongles (qui doivent être coupés et brossés), les espaces interdigitaux, les parties génitales.
En général, on conseille deux applications consécutives de 24 heures sur la peau humide. Un dermocorticoïde doit être appliqué après pendant quelques jours en cas de gale eczématisée.
- Le pyréthrinoïde (Sprégal® lotion) est très utilisé chez l’enfant de moins de 2 ans, mais est moins efficace que le benzoate de benzoyle. Il est contre-indiqué chez l’asthmatique.
Une seule application est nécessaire sur le corps, par pulvérisation à 30 cm de haut en bas, le soir, gardée toute la nuit avant un savonnage et un rinçage soigneux et abondant 12 heures après. La bouche, les narines et les yeux seront soigneusement protégés. En cas de lésions du visage, l’application devra se faire avec un coton imbibé de la solution (10).
- La permethrine 5 %, traitement anti-scabieux efficace, devrait être disponible prochainement.
- Le traitement per os : l’ivermectine.
L’ivermectine est un antiparasitaire à large spectre. Sa tolérance est excellente mais la sécurité de son emploi n’a pas été établie chez l’enfant de moins de 15 kg. La posologie est de 200 microg/kg en une prise unique, à renouveler 10 à 15 jours plus tard, l’ivermectine n’étant pas active sur les œufs.
Il est remboursé par la Sécurité Sociale (8, 9). Même s’il n’existe pas de recommandations concernant le traitement de la gale de l’enfant, un traitement associant anti-scabieux local et ivermectine, à J0 et J10/J15 apporte la meilleure chance de guérison. Il est impératif d’effectuer un traitement antiparasitaire en complément, associant traitement identique chez les sujets contacts, lavage du linge à 60°C, traitement par un anti-parasitaire du linge ne pouvant être lavé à haute température, des chaussures, des matelas, des doudous, de la poussette, du siège auto et de l’ensemble du foyer.
Chez l’enfant, en cas d’impétiginisation, un traitement antibiotique par voie générale doit être associé au traitement scabicide, et poursuivi pendant 7 jours.
L’éviction pour un enfant vivant en collectivité est de 3 jours après le traitement.
Un prurit qui réapparaît après 7 jours fait suspecter une réinfestation et réenvisager un traitement.
Des nodules postscabieux ainsi que des pustules plantaires peuvent persister plusieurs semaines après un traitement chez le nourrisson surtout, en l’absence d’autres signes de gale, ils ne justifient pas d’un re-traitement.
Cas clinique
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