Les facteurs identifiés comme favorisants peuvent être propres à l’enfant et/ou être liés à son environnement.
Les facteurs liés à l’enfant
– l’âge de l’enfant : le pic d’incidence des rhinopharyngites et des OMA purulentes se situe entre 6 mois et 2 ans.
– une carence martiale : si la fréquence de la carence d’apport en fer a beaucoup diminué dans les 20 dernières années elle reste encore notable dans les populations à risque, notamment chez les enfants de parents immigrés, en particulier d’origine subsahélienne. Une plus grande fréquence des otites récidivantes est retrouvée chez les enfants anémiques avec une influence favorable du traitement martial (4). Néanmoins, chez les patients présentant des infections récidivantes il n’est pas rare de trouver un bilan ferrique perturbé sans que cela ne corresponde réellement à une carence ferrique.
– une hypertrophie des végétations adénoïdes s’accompagnant d’obstruction nasale est considérée comme un facteur favorisant les rhinopharyngites récidivantes et les otites;
- une allergie : l’inflammation muqueuse allergique rend les infections virales plus expressives et l’infection aggrave l’obstruction naso-sinusienne allergique. « Ce concept est cependant controversé, précise Robert Cohen. Il faut aussi spécifier que l’allergie alimentaire n’est pas responsable de pathologies infectieuses ORL ».
– un petit poids de naissance;
– un reflux gastro-œsophagien pouvant être responsable de signes laryngés, de toux, d’angines chez le tout petit,
– enfin, l’allaitement maternel est retrouvé dans certaines études comme un facteur favorisant.
Facteurs très rarement en cause
– un déficit immunitaire. Les déficits immunitaires sont relativement rares?; il faut y penser si les infections ORL sont sévères, très récidivantes, non expliqués par d’autres facteurs notamment environnementaux, associées à d’autres pathologies (pulmonaires, digestives, cutanées). À noter que le déficit isolé en IgA est fréquent (1/700) mais pas toujours responsable de la pathologie récidivante, sauf s’il est associé à un déficit en sous-classe d’IgG (IgG2)?;
– une dyskinésie ciliaire qui donne un tableau d’obstruction chronique naso-sinusienne avec une bronchopathie chronique?;
– une mucoviscidose est à évoquer, surtout s’il existe des signes digestifs associés.
Les facteurs liés à l’environnement
– La saison : la saison froide est plus propice aux infections que la saison chaude. Seraient en cause le confinement des enfants pendant la saison froide, ce qui augmente les risques de contagion et l’effet délétère du froid sur les mécanismes de défenses au niveau de la muqueuse nasale.
- La vie en collectivité (crèche collective, concentrations urbaines) augmente l’incidence des rhinopharyngites et lorsqu’un épisode survient, il a une évolution plus prolongée et se complique plus volontiers d’OMA. Le mode de garde en crèche multiplie le nombre d’infections ORL entre 3,5 et 5,5 par rapport à la garde à domicile (5). Les trois principales bactéries responsables des surinfections dans ces collectivités sont : S. pneumoniae, H. influenzae, M. catarrhalis.
– Le tabagisme passif, polluant majeur de l’enfant. Le tabagisme passif augmente très sensiblement la gravité du tableau des rhinopharyngites récidivantes et il doit être systématiquement recherché et combattu de la conception à l’adolescence. Une cotininurie ›2,5/ml augmente de 40 % la fréquence des OSM. Il faut rappeler aux parents la règle des « 3 cigarettes fumées devant l’enfant = 1 fumée par lui ».
– D’autres facteurs sont souvent mis en avant par les médias : pollution atmosphérique (NO2, SO2 l’hiver ; O3 l’été), chlore des piscines, etc., sans qu’il y ait de preuves scientifiques de leur rôle.
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