L’Inpes et le Ministère du Travail, de l’Emploi et de la Santé diffusent depuis cet automne une campagne d’information sur les risques liés au monoxyde de carbone (CO), l’Institut de veille sanitaire (InVS) recense chaque année environ 1300 épisodes d'intoxications.
=› Du 1er septembre au 15 novembre 2010, 213 signalements d'épisodes ont été transmis à l’InVS par son système de surveillance. Et la récente vague de froid entre le vendredi 26 novembre et le mercredi 1er décembre, a provoqué 43 épisodes d'intoxications au CO impliquant 110 personnes exposées à des émanations de CO. Avec une centaine de décès chaque année, le monoxyde de carbone est la première cause de mortalité par toxique en France (1).
Plus de 75 % des Français équipés d’appareil de chauffage à combustion ne sont pourtant pas conscients d’avoir à leur domicile des appareils susceptibles d’émettre du CO. Le monoxyde de carbone est un gaz asphyxiant indétectable puisqu’inodore et non irritant. Il se diffuse très vite dans l’environnement et peut être mortel en moins d’une heure. L’intoxication résulte d’une mauvaise combustion au sein d’un appareil ou d’un moteur à combustion, c’est-à-dire fonctionnant au gaz, au bois, au charbon, à l’essence, au fuel ou encore à l’éthanol.
=› Une étude menée en région parisienne, de novembre 2001 à novembre 2004 auprès de 300 généralistes effectuant au moins 20 visites à domicile par semaine et équipés d’un détecteur de CO a révélé 65 foyers d’intoxication impliquant 79 personnes déclarés par 12 médecins différents (2). Dans 25 % des cas, le taux de CO excédait 200 ppm. 43 patients ont été transportés à l’hôpital après contact avec le SAMU. Deux ont été traités par oxygénothérapie hyperbare. Les découvertes d’intoxication au CO étaient fortuites, le motif de recours au médecin n’étant pas évocateur. Céphalées, fièvre, nausées, vomissements, vertiges et asthénie représentaient la plupart des motifs d’appel. Les sources de CO étaient des chaudières, des chauffe-eau, des gazinières, un brasero, une cheminée mal ventilée, un chauffage d’appoint au fioul et deux sources de CO extérieures au domicile.
=› La majorité des intoxications au monoxyde de carbone se produit de manière accidentelle dans l’habitat (85 %). La chaudière reste la source d’intoxication la plus fréquente (42 % des cas d’intoxications) ; mais on observe une augmentation importante des épisodes d’intoxication au CO liés à une utilisation inadaptée de groupe électrogène, lors d’événements climatiques majeurs entraînant une coupure prolongée en alimentation électrique. En présence d’un appareil à combustion, maux de têtes, nausées, vomissements, sont les symptômes qui doivent alerter. Si ces symptômes sont observés chez plusieurs personnes dans une même pièce ou qu’ils disparaissent hors de cette pièce, cela peut être une intoxication au monoxyde de carbone. Dans ce cas, il est nécessaire d’aérer, d’évacuer le lieu et d’appeler les urgences en composant le 15 ou le 112.
2- Crocheton N, et al. Dépistage des intoxications au monoxyde de carbone (CO) par des médecins généralistes effectuant des visites à domicile, Presse Med (2009), doi : 10.1016/j.lpm.2009.07.021.
Mise au point
Troubles psychiatriques : quand évoquer une maladie neurodégénérative ?
Étude et pratique
Complications de FA, l’insuffisance cardiaque plus fréquente que l’AVC
Cas clinique
L’ictus amnésique idiopathique
Recommandations
Antibiothérapies dans les infections pédiatriques courantes (2/2)