«Les levers, la nuit, pour aller faire pipi sont de plus en plus fréquents. Pourtant Mr S., 63 ans, ne parle de ces difficultés urinaires qu’en fin de consultation. Son médecin traitant lui recommande de faire un bilan de sa prostate pour la prochaine consultation…»
Une recherche active des symptômes mictionnels
Les réticences sont grandes chez les hommes quand il s'agit de dépister une pathologie de la prostate. Pourtant, l'hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) est fréquente après 50 ans (30 %) et surtout après 70 ans (50 %). Aussi est-il utile de rechercher activement les symptômes mictionnels qui lui sont associés en posant directement des questions comme?: « Vous levez-vous la nuit pour uriner ? », « Combien de fois par nuit ??» ou encore « Devez-vous pousser pour uriner ? ». Si des réticences se manifestent, il faut savoir les respecter dans un premier temps pour laisser l’idée faire son chemin, puis les lever peut-être dans un second temps.
Comprendre et expliquer
Pourquoi de telles réticences ? C'est que la prostate est
chargée symboliquement de représentations ayant trait à la masculinité, la fertilité et la virilité, mais aussi que le spectre du cancer n'est jamais très loin. Aussi, nombreux sont les hommes qui préfèreront faire l'autruche et ne pas se faire dépister. Comprendre ces réticences en les laissant s'exprimer puis les surmonter en expliquant en quoi un dépistage précoce permet de traiter et de guérir sans séquelle une HBP, voire un cancer, est souvent le seul moyen de convaincre certains hommes de se faire aider pour leurs problèmes de prostate.
Une virilité menacée
Une fois le diagnostic d'HBP posé, le traitement suscite de nouvelles réticences : celles d'un traitement médicamenteux à vie et la crainte d'un acte chirurgical qui menacerait la virilité ou la continence urinaire. Des réticences qu'une information délivrée dans le cadre du colloque singulier (voir encadré) aidera à surmonter. Cette information portera en particulier sur les diverses options thérapeutiques comme l'abstention avec surveillance, un traitement médical ou une intervention chirurgicale (Recommandations HAS*) en fonction de la sévérité des symptômes mictionnels. En cas de refus de soins, les risques de rétention aiguë d'urines ou de complications uro-néphrologiques devront aussi être expliqués au patient pour que sa décision soit éclairée. Pour le choix d'un traitement, les souhaits du patient doivent entrer en ligne de compte dans les décisions prises en recherchant, à chaque fois, un consentement, en particulier quand une intervention chirurgicale semble nécessaire à un moment ou à un autre.
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