Zapping

Don de sang : qui peut, qui ne peut pas ?

Publié le 24/04/2015
Article réservé aux abonnés

Crédit photo : BURGER/PHANIE

«Primum non nocere », le don de sang se doit d’être le plus sécuritaire possible aussi bien pour celui qui reçoit que celui qui donne. Environ 10 % des personnes qui se présentent pour faire un don présentent une contre-indication mais, dans les trois-quarts des cas, cet ajournement n’est que temporaire.

› Les critères liés à l’état de santé du donneur. Le candidat doit peser au minimum 50 kg. Globalement, le don est proscrit en cas de grande fatigue, d'anémie, de diabète insulinodépendant ou d’épilepsie traitée. Certains cancers sont des contre-indications définitives au don de sang. Les femmes enceintes sont exclues jusque six mois après l'accouchement. Pour les personnes sous protection légale (tutelle ou curatelle), le don est proscrit de façon réglementaire.

› Les infections en cours.

En cas de maladie virale banale, deux semaines après la fin des symptômes sont nécessaires pour pouvoir donner son sang. En cas de prise de médicaments (antibiotiques, corticoïdes...), il faut aussi respecter un délai de 14 jours après la fin du traitement. S'il s'agit de maladies transmissibles par le sang (syphilis, hépatites virales B et C, VIH), le don est proscrit.

› La réalisation de certains actes exposant à des risques d’infection, médicaux ou non, impose de respecter un délai avant le don de sang :

• 1 jour pour le traitement d’une carie ;

• 7 jours pour un détartrage ;

• 4 mois pour un piercing ou un tatouage ;

• 7 jours à 4 mois pour une intervention chirurgicale.

› Les situations à risque de transmission d’infections

• 4 mois sont un délai minimum après le retour d’un voyage dans un pays impaludé ou une région où sévit la maladie de Chagas.

• Le fait d’avoir vécu plus d’un an en cumulé entre 1980 et 1996 dans les iles britanniques récuse de manière définitive les volontaires du don de sang en raison du risque de maladie de Creutzfeldt-Jacob.

• Avoir été transfusé exclut du don de manière définitive.

› Contre-indications relevant de pratiques sexuelles à risque. Si des dépistages systématiques sont pratiqués (VIH, syphilis, VHB, VHC, HTLV, parfois CMV, …) sur tous les dons, compte tenu des « fenêtres sérologiques » silencieuses, l’EFS prend des mesures d’ajournement temporaire ou permanent selon le niveau de risque :

• Lors d’un changement de partenaire, un délai de 4 mois est requis pour le don de sang, même si le préservatif a été utilisé.

• Tout nouveau partenaire sexuel (occasionnel ou non), impose d’attendre un délai de 4 mois après le dernier rapport non protégé pour pouvoir donner son sang.

• Les hommes ayant ou ayant eu des relations sexuelles avec un autre homme sont récusés de manière définitive du don de sang. L'InVS a modélisé le risque que constituerait l'ouverture du don de sang aux hommes ayant un seul partenaire sexuel masculin dans les

douze derniers mois. Le risque résiduel de contamination transfusionnelle par le VIH pourrait alors être multiplié par quatre. Pour autant, le Royaume-Uni a rétabli le droit aux homosexuels masculins de donner leur sang à la condition qu’ils soient abstinents de tout rapport avec un autre homme depuis au moins un an, au motif que ce délai permet au donneur de récupérer un niveau de risque identique à celui de la population générale.

Dr Linda Sitruk, fmc@legeneraliste.fr

Source : Le Généraliste: 2719