Au plan psychopathologique, et à l'instar de tous les troubles mentaux, le comportement anorexique représente une conduite adaptative à une situation de stress, permettant au patient de soulager son angoisse et de retrouver un certain équilibre psychique, fût-ce à un prix élevé. Certains fument, d'autres prennent des drogues, l'anorexique contrôle son alimentation. Ce comportement s'impose à lui (elle), en dépit de ses affirmations lorsqu'il (elle) certifie avoir librement choisi de faire un régime. « Le problème n'est cependant pas d'avoir une conduite anorexique, ce qui en soi ne suffit pas à en établir le caractère pathologique, mais de s'y enfermer, et ce malgré les possibles conséquences négatives. »
Le sujet anorexique est un sujet qui s'abîme, mais qui s'arc-boute sur ce comportement qui, bien que destructeur, lui apporte une sensation de mieux-être. Il retrouve ainsi une certaine forme de maîtrise sur sa vie, de pouvoir sur le déroulement des événements, mettant en échec le sentiment d'impuissance qui le submerge. C'est cette tendance à l'auto-renforcement du comportement destructeur, qui n'est d'ailleurs pas spécifique à l'anorexie mentale et qui donne à cette pathologie une dimension addictive, qu'il faut combattre.
Chez l'anorexique, le niveau d'angoisse est élevé, souvent associé à une dépressivité importante, et ce en raison d'un tempérament (c'est-à-dire de composantes biologiques et génétiques) qui favorise l'expression de telles émotions. Le patient manque de confiance, en soi et en les autres, ces deux éléments se construisant en même temps durant l'enfance. La période de la puberté met le patient face à de nouveaux défis, ce qui majore le sentiment d'angoisse.
« La réponse que constitue le comportement anorexique dépend elle aussi en grande partie du tempérament, auquel s'ajoutent des facteurs culturels (culte de la minceur), familiaux (entourage soucieux de sa ligne, conflits parentaux…), personnels. L'anorexique a constamment peur de ne pas être à la hauteur ; il doute sans cesse de sa valeur tout en ayant de nombreuses envies et en ressentant un grand désir de réaliser des actes forts. L'intensité de la peur est corrélée à la puissance des désirs : il faut beaucoup d'appétit pour être anorexique. »
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