Une étude menée auprès des médecins généralistes de Midi-Pyrénées et publiée dans un récent numéro d’Exercer (1) révèle que les trois quarts d’entre eux pratiquent l’éducation thérapeutique du patient (ETP) telle que définie par l’OMS en l’intégrant à leurs consultations habituelles.
Rappelons qu’en 2010, le législateur s’est calé sur les préconisations de la HAS de 2007 pour conditionner l’autorisation des programmes d’ETP par les Agences régionales de Santé (ARS). La HAS proposait d’organiser l’ETP sous forme de programmes structurés en quatre étapes : diagnostic éducatif, programme personnalisé, séances individuelles ou collectives puis évaluation. Et à ce jour, la plupart des programmes sont réalisés dans des structures hospitalières. Alors que l’immense majorité des patients souffrant de pathologies chroniques sont suivis en ville par des médecins généralistes …
› L’enquête par questionnaire a été menée en ligne auprès des MG libéraux de Midi-Pyrénées en décembre 2011. La définition de l’ETP selon les termes de l’OMS a été rappelée dans les courriels.
› Ainsi, 58 % des médecins libéraux de cette région su sud ont été contactés, et 13 % ont répondu soit 13 %. 88 % des répondants déclaraient ne pas avoir reçu de formation spécifique. Mais au final, 71 % annonçaient faire de l’ETP, dans 93 % des cas en l’intégrant à leurs consultations classiques. Différents outils (fiches conseils, images, manipulation de lecteurs de glycémie ou d’inhalateurs informatiques) étaient utilisés au cours des deux tiers de ces consultations. Et 96 % des médecins affirmaient réserver un temps d’évaluation dans leur démarche éducative. Laquelle évaluation concernait les critères biomédicaux de suivi (83 % des MG), la qualité de vie du patient (62 %), son comportement (61 %) ou ses connaissances (52 %). Et 80 % des répondants réalisaient cette ETP en partenariat pluri professionnel (paramédicaux, réseaux) ou avec la collaboration de l’entourage des patients.
Les principales difficultés rapportées par les médecins interrogés concernaient le manque de temps (80 %), le manque de motivation du patient (42 %) et l’absence de rémunération adaptée (41 %). Et parmi les 29 % de médecins qui déclaraient ne pas pratiquer d’ETP, ils invoquaient le manque de formation, de temps, d’outils pratiques et de rémunération adaptée.
› En commentaire des résultats de cette enquête, les auteurs insistent sur le fait que l’amalgame « information en santé » et « éducation thérapeutique » a été évité par l’envoi de la définition OMS de l’ETP. « Cette précaution permettait de minimiser la surestimation des pratiques éducatives en médecine générale ». Ils précisent aussi que cette enquête pose la question fondamentale de l’articulation et de l’adaptation de l’ETP aux pratiques de soins de premier recours afin qu’elle puisse bénéficier au plus grand nombre de malades.
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