L’électrophorèse des protéines sériques (EPS) est un examen de plus en plus couramment prescrit en ville comme à l’hôpital, à titre presque aussi systématique que l’hémogramme et sans idée préconçue. Et la découverte d’une immunoglobuline monoclonale isolée conduit trop souvent à inquiéter les patients de façon injustifiée car le risque d’évolution vers une maladie maligne serait faible. La HAS a donc publié une fiche mémo portant notamment sur les bonnes indications de prescription ainsi que le suivi.
→ L’EPS permet la séparation de six fractions de protéines : albumine, α1, α2, β1, β2, γ-globulines. Des anomalies qualitatives ou quantitatives peuvent apparaître sur le profil de l’EPS dans les zones correspondant à ces six fractions. Une hypoalbuminémie existe dans une dénutrition, une augmentation des α1 et des α2-globulines au cours d’un syndrome inflammatoire, une augmentation des β1-globulines dans les carences martiales par exemple, mais la principale raison pour laquelle une EPS est réalisée est la recherche d’une immunoglobuline monoclonale.
→ La présence d’une immunoglobuline monoclonale peut relever des situations suivantes : – une immunoglobuline monoclonale dite “réactionnelle” associée à des infections aiguës ou chroniques (VIH, VHB, VHC…), à des maladies auto-immunes, à des pathologies hépatiques chroniques, un déficit immunitaire, etc. ; – une hémopathie maligne, généralement lymphoïde B : myélome multiple, maladie de Waldenström, lymphome malin, leucémie lymphoïde chronique ; – une immunoglobuline monoclonale dont la quantification reste stable sans critère de malignité lympho-plasmocytaire.
→ La prévalence des immunoglobulines monoclonales augmente avec l’âge. Il s’agit le plus souvent d’une immunoglobuline monoclonale de signification indéterminée. Selon une étude de la Mayo Clinic sur une série de 1 684 patients porteurs de cette anomalie, la répartition des affections était la suivante : – immunoglobuline monoclonale de signification indéterminée dans 55 % des cas, – myélome multiple dans 16,5 % des cas ; – amylose (11,5 %) ; – prolifération lymphoïde (6 %) dont maladie de Waldenström (2 %) ; – myélome indolent (3 %) ; – plasmocytome (2 %), – autres (6 %).
→ Dans ce contexte, la HAS a énoncé les situations dans lesquelles la primo-prescription d’une EPS est justifiée :
– infections à répétition des voies aériennes supérieures et pulmonaires,
– douleurs osseuses non traumatiques sans anomalies à l’examen radiologique standard,
– polyarthrite inexpliquée,
– adénopathies, splénomégalie,
– neuropathie périphérique inexpliquée,
– purpura vasculaire,
– anomalies de l’hémogramme sans cause évidente (principalement anémie, lymphopénie isolée ou hyperlymphocytose),
– VS élevée avec CRP normale,
– hypercalcémie (corrigée en fonction de l’albuminémie/protidémie),
– insuffisance rénale récente (sans obstacle),
– protéinurie significative (> 0,5 g/L),
– certaines anomalies osseuses radiologiques : fracture vertébrale suspecte, fracture pathologique, géodes.
1- HAS. Quand prescrire une électrophorèse des protéines sériques (EPS) et conduite à tenir en cas d'une immunoglobuline monoclonale. Janvier 2017.
Étude et pratique
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