«Léa, 3 mois, pousse des cris depuis plusieurs heures qui inquiètent ses parents. Rien ne semble la calmer et sa mère ne la reconnaît plus dans ses comportements...»
Comment évaluer la douleur ?
Au delà des cris, pas facile d'évaluer la douleur du nourrisson car elle s'exprime par des modifications de comportements à savoir observer. Une grille de douleur et d'inconfort du nouveau-né (EDIN) a été proposée pour cette évaluation sur des signes non verbaux* : le visage de détendu à prostré, le corps de détendu à agité, le sommeil de calme à insomnie, le relation du sourire au refus de tout contact. Un nourrisson inconsolable par les moyens habituellement efficaces comme le doudou, la tétine, le bercement est aussi un signe de douleur. La recherche d'une position antalgique inhabituelle témoigne aussi d'une souffrance. Mais dans tous les cas, l'avis des parents, en particulier de la mère, est important à prendre en compte car ils connaissent bien leur bébé. Ils savent reconnaître les changements de comportements et faire la différence entre le cri de douleur et ceux de la peur ou de la faim.
Pourquoi cette douleur ?
Comme pour toute symptomatologie douloureuse, il est essentiel de rechercher sa cause par un examen clinique et de faire un diagnostic (coliques, otites, sténose du pylore...). Mais la sédation de la douleur ne doit pas attendre que le diagnostic soit établi. De nombreuses études ont montré en effet une mémorisation de la douleur conditionnant le comportement ultérieur de l'enfant qui risque de devenir anxieux et anticiper la douleur. Une douleur à soulager donc sans réserve, dès que possible, pour éviter l'inconfort mais aussi une sensibilisation ultérieure à la douleur à laquelle l'enfant répondra d'une manière plus intense.
Comment calmer ?
Les moyens non pharmacologiques comme les bercements, la succion d'une tétine, le contact physique, l'allaitement peuvent réduire la douleur. La prise de boissons sucrées (saccharose ou glucose) a montré aussi une efficacité dans la réduction de la douleur, indépendamment de l'administration de substances antalgiques. L'effet synergique de la prise de boissons sucrées et de la succion d'une tétine a été clairement démontré et justifie leur association en pratique. A noter aussi que l'angoisse familiale est source de comportements inadaptés de la part de l'entourage comme une agitation ou la multiplication de soins. D'où l'importance de prendre en compte cette angoisse familiale, de la comprendre et de donner des explications sur la conduite à tenir pour calmer l'angoisse.
Quels médicaments administrer ?
Les traitements pharmacologiques dépendent bien sûr de la cause de la douleur qu'il faut traiter en parallèle. Le paracétamol est prescrit en première intention en fonction du poids, les anti-inflammatoires en seconde intention et les morphiniques ensuite si la douleur persiste. Une sédation par une benzodiazépine (diazepam intra rectal) est parfois associée à la prise d'antalgiques car elle calme l'angoisse liée à la douleur et potentialise l'effet d'un morphinique. Mais dans tous les cas, une réévaluation régulière de l'intensité de la douleur à partir d'une grille d'évaluation de la douleur doit être réalisée pour adapter le traitement antalgique à l'intensité de la douleur.
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