En 2015, 45 200 nouveaux cas de cancers broncho-pulmonaires (CBP) ont été déclarés, contre 39 500 en 2011, représentant 12 % des nouveaux cancers diagnostiqués [5]. Les deux tiers des CBP sont diagnostiqués chez des hommes (2e cancer le plus fréquent chez eux). Cependant, la fréquence a triplé chez les femmes en 20 ans, pour devenir le 3e cancer le plus fréquent chez elles [5] et représenter dorénavant la première cause de mortalité par cancer.
Le nombre de cigarettes mais surtout la durée du tabagisme
Le tabagisme est le principal facteur de risque puisque 90 % des CBP lui sont liés. En France, un adulte sur 3 fume quotidiennement [6]. Le risque de développer un CBP est lié au nombre de cigarettes fumées quotidiennement mais surtout à la durée du tabagisme. En effet, l’excès de risque est proportionnel à la dose et proportionnel à la puissance 4 ou 5 de la durée d’exposition. En d’autres termes, doubler la dose double l’excès de risque de CBP alors que doubler la durée du tabagisme multiplie l’excès de risque par 20. C’est un message essentiel à transmettre en soins primaires car de nombreux fumeurs, dont les jeunes, se rassurent à tort d’être « de petits fumeurs ». Il est important de communiquer aussi sur le fait que cette augmentation de risque liée au tabac est considérable, bien plus importante que les autres causes d’augmentation de risques tels que les expositions professionnelles ou la pollution.
Le tabagisme passif serait responsable d’au moins un quart des CBP chez les non-fumeurs. Le conjoint d’un fumeur voit son risque de CBP augmenté de 30 %.
Les autres facteurs de risque
Il existe d’autres facteurs de risque démontrés, professionnels ou non : amiante, certains hydrocarbures polycycliques aromatiques, rayonnements ionisants,
Le risque est d’autant plus grand chez les fumeurs : chez un patient exposé à l’amiante, le risque de CBP est multiplié par 5 chez un non-fumeur et par 50 chez un fumeur.
Enfin, si la pollution atmosphérique a récemment été classée par le CIRC comme cancérogène [8], la clarification des liens de causalité entre cancer et environnement reste une tâche complexe.
Un cancer accessible à la prévention primaire
Finalement, le CBP peut sembler paradoxal : problème majeur de santé publique, par sa fréquence et par sa gravité, mais a priori « facilement » accessible à la prévention primaire, puisque son facteur de risque prépondérant, le tabac, est évitable. Le sevrage tabagique est toujours bénéfique ; cependant, la diminution de l’excès de risque après l’arrêt du tabac est très lente (elle commence dès les premières années du sevrage mais s’étale probablement sur une durée de l’ordre de 15 ans).
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