LE PIED PLAT PHYSIOLOGIQUE

Publié le 24/10/2014
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› Avant 2 ans, le pied plat statique est physiologique, commun à tous les grands singes. Au-delà de 3 ans, grâce à l’adaptation du squelette à la marche bipède non arboricole, il devient rare, souvent confondu avec un valgus isolé de l’arrière-pied entraînant un pseudo-affaissement de la ferme médiale (faux pied plat).

› Il ne faut pas passer à côté du pied convexe a minima, malposition congénitale qui se présente chez le nourrisson comme un pied plat. Il présente au moins une articulation irréductible associée à des rétractations tendineuses, des malformations des membres ou viscérales (arthrogrypose, spina bifida, neuropathie) ; un avis et un suivi spécialisés s’imposent pour une prise en charge précoce et compétente. L’imagerie ne se justifie que dans ce contexte.

› Dans plusieurs pays du monde, le pied plat reste le plus fréquent dans la population et donne

un avantage fonctionnel certain en détente et en course grâce à une diminution significative des pressions plantaires (pression = force (masse corporelle x gγ)/surface de l’assise) ; il est dit ethnique.

› En France, dans 65 % des cas, le pied se creuse spontanément entre 5 et 7 ans et 30 % restent plats mais asymptomatiques. Sur les 5 % restés très plats, 2 % ne poseront pas de problème fonctionnel et 3 % nécessiteront une prise en charge thérapeutique. Quel que soit l’âge du patient, la prise en charge commence par un traitement orthétique (voir encadré E3). Il faut conseiller une activité physique ou sportive régulière plutôt qu’une dizaine de séances de kinésithérapie. Rarement, et après l’âge de 6 ans, une prise en charge chirurgicale doit être confiée à un spécialiste pour choisir le bon geste : transplantation tendineuse, remise en « selle » du talus, arthrodèse limitée ; objectif : respecter le couple de torsion du tarse, corriger le valgus calcanéen et restaurer la ferme médiale.


Source : Le Généraliste: 2696